Bruxelles, 16 juin 2025 (ACP).- Le parquet fédéral belge, qui se penche ce mardi sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo en 1961, souhaite le renvoi de M. Etienne Davignon devant le tribunal correctionnel, a annoncé lundi la radiotélévision francophone belge (RTBF) sur son site Web.
« Après plus de dix années d’enquête, la chambre du conseil de Bruxelles entame le traitement du dossier afin de décider si un procès doit avoir lieu ou non. Le parquet fédéral réclame un renvoi de l’affaire devant le tribunal correctionnel. Le parquet souhaite qu’un procès se tienne pour « participation aux crimes de guerre ». Étienne Davignon serait alors « le seul à être jugé », a expliqué le média belge.
Patrice Lumumba, 1er Premier ministre congolais, a été assassiné le 17 janvier 1961, dans la province du Katanga, au sud de la République du Congo, en compagnie de deux de ses compagnons, Maurice Mpolo et Joseph Okito.
Une commission d’enquête parlementaire belge avait conclu en 2001 que « certains membres du gouvernement belge et d’autres acteurs belges avaient une responsabilité morale dans les circonstances ayant mené à sa mort ».

En 2022, le gouvernement belge avait présenté ses excuses pour la manière dont la Belgique a pesé sur la décision de mettre fin aux jours du 1er Premier ministre de la RDC. Néanmoins, de nombreuses zones d’ombre subsistent concernant les responsabilités dans les événements qui ont conduit à cet assassinat, a indiqué la RTBF.
Une enquête pénale a été ouverte en Belgique à la suite d’une plainte déposée en 2011 par la famille Lumumba. Cette instruction judiciaire est désormais bouclée, et le parquet fédéral réclame un procès devant le tribunal correctionnel pour détention et transfert illicite d’un prisonnier de guerre, et pour l’avoir privé du droit d’être jugé de manière impartiale, mais également pour lui avoir fait subir des traitements humiliants et dégradants.
À l’époque des faits, Etienne Davignon, aujourd’hui âgé de 92 ans et seul responsable belge encore en vie parmi les dix personnalités visées par la plainte, était diplomate stagiaire et envoyé dans la région par le ministère des Affaires étrangères.
Il deviendra par la suite ministre d’État, homme d’affaires et vice-président de la Commission européenne.
En juin 2022, la dépouille de Patrice Lumumba, une dent saisie par la justice, avait été rendue à la famille par les autorités belges. La dépouille a ensuite été rapatriée et inhumée dans un mausolée en RDC.
ACP/C.L.