Kinshasa, 10 juillet 2024 (ACP).- La résolution de la crise sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo a été évoquée comme étape primordiale à tout programme mondial de protection de la biodiversité et de conservation de l’écosystème, par un sénateur congolais, lors d’un entretien téléphonique mercredi avec l’ACP.
D’après l’intervention du sénateur Clément Muboyayi sur la biodiversité et la conservation de la nature lors de la 49ème session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, tenue du 4 au 9 juillet à Montréal, au Canada, la RDC, berceau de la biodiversité de la planète, voit ses ressources naturelles être menacées de disparition par la guerre d’agression. D’où la nécessité d’intensifier les dénonciations à travers la diplomatie parlementaire.
1. En tant que paneliste dans le groupe thématique sur la gouvernance forestière et préservation de la biodiversité, quel a été le sens de votre intervention ?
Clément Muboyayi : Dans cette thématique, mon intervention en tant que paneliste était focalisée sur la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, mon pays, agressée par le Rwanda et l’Ouganda. Et en parlant de la biodiversité et de la conservation de la nature, je ne pouvais accepter que l’on en parle sans parler de la protection du territoire national, parce que celui qui veut conserver la biodiversité doit d’abord commencer par garantir la sécurité du territoire national. Cette biodiversité existe sur un territoire national bien déterminé. Et dans le cas qui nous concerne, cette biodiversité se trouve dans notre pays, la RDC, qui se trouve être le berceau de la biodiversité, de par sa multiforme, avec tout ce qu’il regorge. Et de ce fait, il y a des principes et objectifs qui ont été évoqués dans notre thématique, mais je n’ai pas entendu un seul endroit où ils ont évoqué la situation de la sécurité, ou encore du soutien de la RDC pour bien sécuriser la biodiversité. D’où la raison de mon intervention.
J’ai intervenu pour leur demander une dénonciation claire et nette du Rwanda et de l’Ouganda qui menacent la RDC. Ils sont allés même très loin, jusqu’à occuper certaines portions de notre territoire national. C’est inacceptable. Voilà pourquoi j’ai même proposé qu’avant de sécuriser et protéger la nature, on doit d’abord commencer par soutenir la RDC, en vue de mettre fin à la guerre.
2. Le pays solution à la préservation de la biodiversité subie une agression, croyez-vous à un écho favorable de cette session aux congolais vivant dans l’est du pays?
Clément Muboyayi : Evidement, la RDC est un pays solution, et nous sommes venus dans ces assises pour porter haut et fort la voix de la RDC. Pour dénoncer ce qui n’était pas dénoncé hier, pour dire haut et fort que c’est le Rwanda et l’Ouganda qui agressent la RDC. En les dénonçant tout en les pointant du doigt comme le souligne le rapport des Nations Unies, ces deux pays doivent cesser leur aventure sur le sol congolais. Dans cette organisation internationale de la francophonie, la RDC est le plus grand pays francophone d’Afrique et peut-être du monde. Nous n’avons pas trouvé normal qu’on n’ait pas souligné ce cas. Et nous l’avons souligné nous-mêmes. Nous croyons qu’en le disant dans toutes les assises où nous prendront part, ça va quand-même apporter quelque chose comme solution à cette problématique de guerre.
3. S’agissant du front diplomatique parlementaire évoqué par le président de l’Assemblée nationale, que recommandez-vous pour qu’il puisse connaître un succès et impact ?
Clément Muboyayi : Le front diplomatique parlementaire évoqué par le président de l’Assemblée nationale, est un point très impressionnant et ça tombe à pic, parce que si nous nous taisons, les autres seront encouragés dans cette guerre d’agression. Celui qui se tait encourage le Rwanda, tandis que celui qui le dénonce, menace et attaque l’ennemi. ACP/