Attaque de Lunyasenge par le M23 : une violation « intentionnelle et flagrante » du cessez-le-feu (Armée congolaise)

Kinshasa, 04 mai 2025 (ACP).- Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont dénoncé l’attaque, vendredi, de la localité de Lunyasenge par les terroristes du M23 et leurs alliés de l’armée rwandaise (RDF), en violation « intentionnelle et flagrante » du cessez-le-feu, selon un communiqué parvenu dimanche à l’ACP.

« En violation intentionnelle et flagrante du cessez-le-feu et de toutes les mesures arrêtées pour suivre les négociations en cours à Doha, au Qatar, et à Washington, aux États-Unis, les terroristes du M23 et leurs alliés de l’armée rwandaise (RDF) ont attaqué la localité de Lunyasenge, au long du lac Édouard, en date du 2 mai 2025 », a-t-on lu.

« Les FARDC se réservent le droit de riposter sur tous les fronts si la menace du M23/RDF persiste », a prévenu le Lieutenant-colonel Mak Hazukay, chargé de la communication et sensibilisation du secteur opérationnel Sukola 1 Grand Nord et Front Nord.

Cette attaque de la localité de Lunyasenge par la coalition AFC-M23-RDF survient au moment où des discussions sont menées à Doha, sous l’égide du Qatar, entre les experts congolais et des délégués du M23-AFC dans l’objectif affiché de parvenir à la Paix.

Les deux parties ont convenu, dans un document conjoint signé le 23 avril dernier, de « travailler ensemble pour instaurer un cessez-le-feu effectif ».

Les États-Unis d’Amérique, qui sont opposés à une solution militaire dans le conflit RDC-Rwanda, ont également réussi à peser en faveur d’une solution pacifique, en amenant les deux pays à signer, par le biais de leurs ministres des Affaires étrangères, une « déclaration de principes », sous le regard de Marco Rubio, secrétaire d’État américain. Le processus continue, en vue de la signature, dans les prochains mois, d’un accord entre ces deux pays, pour une paix durable en RDC et dans la sous-région des Grands Lacs.

Cependant, après plus de trois mois d’occupation du M23 dans les villes-martyres de Goma et Bukavu, l’insécurité persistante et le traumatisme des atrocités vécues sont encore présents.

Le gouvernement congolais a fait état de plus de 8.000 décès en à peine quelques jours de la présence des éléments de l’armée rwandaise et de ses supplétifs du M23-AFC dans la capitale-martyre du Nord-Kivu.

« Nous avons déjà enterré plus de 8.500 personnes dans la ville de Goma. Nous avons encore une trentaine de morts dans nos morgues », avait dit Samuel Roger Kamba, ministre de la Santé publique de la République démocratique du Congo, lors d’un briefing de presse animé conjointement, fin février, avec le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, sur le bilan actualisé du « carnage humanitaire de Goma ». ACP/C.L.

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