Kinshasa, 23 octobre 2024 (ACP).- L’Eglise catholique romaine donne l’occasion à toute personne d’émettre un avis contraire à celle de la majorité, dans le processus de béatification d’une personne ou de canonisation d’un saint, a-t-on appris, mardi, dans un entretien à Kinshasa en République démocratique du Congo.
«Un avocat du diable est toujours prévu pour signaler les raisons de ne pas béatifier une personne ou canoniser un saint», a indiqué le prêtre catholique Jean-Baptiste Malenge.
«Un avocat du diable, notamment dans le processus de béatification, est en fait une personne défendant une position en laquelle elle ne croit pas voire une position indéfendable simplement pour alourdir la discussion ou présenter un contre argument à la position d’un autre donateur», a souligné un analyste des questions religieuses qui a requis l’anonymat.
Pour cet analyste, «le Cardinal Ambongo devra apporter des preuves à la Congrégation pour la cause des Saints afin de faire avancer les enquêtes sinon, il sera un simple avocat du diable».
Le Père Jean-Baptiste Malenge est revenu sur les motifs avancés par le Pape François pour justifier le projet de béatification du roi des Belges: «En Belgique et dans l’avion qui le ramenait à Rome, le Pape François avait donné les raisons pour lesquelles il avait demandé aux évêques de Belgique de hâter le processus déjà entamé depuis longtemps: l’opposition de Baudouin 1er à la législation sur l’avortement. Le souverain belge avait même démissionné pour 72 heures à cet effet».
Le cardinal Fridolin Ambongo s’est opposé mardi à Rome au Vatican à toute précipitation pour béatifier l’ancien roi des Belges, Baudouin 1er (1930-1993) estimant qu’il existait une tâche noire dans l’histoire du 5ème roi des Belges par rapport au rôle qu’il aurait joué dans l’assassinat barbare du 1er ministre de la RDC, Patrice Emery Lumumba.
L’archevêque de Kinshasa a invité la congrégation pour les causes des Saints à enquêter pour faire toute la lumière sur cet épisode.
ACP/ODM