Kinshasa, 06 février 2021(ACP).- 20 candidatures, dont celle du président sortant Patrice Talon, ont été déposées jeudi à minuit, date limite de dépôt fixée pour la présidentielle du 11 avril au Bénin, ont annoncé des médias internationaux captés samedi à Kinshasa.
Selon ces sources, le Bénin s’apprête à vivre un scrutin inédit, alors que les grandes figures de l’opposition se trouvent en exil ou condamnées à des peines d’inéligibilité leur interdisant de se présenter.
Les 20 candidatures déposées « sont provisoires en attendant leur étude sur le fond » et leur validation par la Cour constitutionnelle, a précisé un membre de la Commission électorale. Pour être validées, affirme-t-il, ces candidatures doivent notamment être parrainées par au moins 16 députés ou maires, selon une nouvelle disposition de la loi électorale. Or, lors des législatives d’avril 2019, aucun des partis d’opposition n’avait été autorisé à présenter de listes, et à l’issue des municipales d’avril 2020, boycottées par une partie d’opposants, seuls six maires de cette mouvance ont été élus. L’opposition dénonce ainsi un scrutin verrouillé à l’avance, et le champ libre donné à Patrice Talon pour choisir les candidats qu’il affrontera.
Selon une source interne de la Commission électorale, sur les 20 candidatures déposées, seules celle du président Talon et celle des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), considérée comme la plus grande formation politique d’opposition, remplissent les critères de parrainages. Ce parti anciennement dirigé par l’ex-président Yayi Boni, qui l’a quitté en février 2020 l’accusant d’être devenu pro-Talon, a déposé la candidature d’Alassane Soumanou, un ancien ministre. Le nouveau parti de Yayi Boni, les Démocrates, a lui déposé, sans parrainage, la candidature de l’ancienne ministre Reckyath Madougou.
Parmi les autres candidatures notables de l’opposition figure celle portée par le Front pour la restauration de la démocratie, avec à sa tête l’universitaire Joël Aïvo, novice en politique mais considéré comme le principal challenger du chef de l’Etat pour ce scrutin. Ces candidats ont encore jusqu’à dimanche minuit pour soumettre leurs parrainages à la Commission.
Le président Patrice Talon, qui avait affirmé au moment de son élection en 2016 vouloir faire un unique mandat, s’est depuis ravisé et a officiellement déclaré candidat mi-janvier. Lors de ce scrutin, les Béninois éliront pour la première fois un vice-président, selon une nouvelle disposition de la loi électorale. Patrice Talon a choisi comme colistière, Mariam Chabi Talata, actuelle vice-présidente de l’Assemblée nationale. ACP/CL/KJI