Beni, 20 août 2023(ACP).- Les armées congolaise et ougandaise (FARDC-UPDF) ont présenté samedi à Beni (Nord-Kivu), le bilan à mi-parcours des opérations de traque des terroristes ADF, lancées depuis le 31 novembre 2021, dans cette région et en Ituri, en République démocratique du Congo (RDC), a appris l’ACP, de source militaire.
« Ce bilan s’élève à 548 ADF MTM neutralisés, 50 ADF capturés, 33 ADF rendus et 173 otages civils libérés, aux côtéx des 9500 cartouches, 142 armes du type AK 47,8 PKM ,1 mortier 60 ainsi que 111 Motorola, avec 11 chargeurs récupérés pendant les opérations menées conjointement par les forces coalisées FARDC-UPDF », a précisé le lieutenant-colonel Mak Hazukay, porte-parole des opérations conjointes congolaise et ougandaise.
« Il s’avère que certains d’entre nous collaborent avec l’ennemi ,mais ils doivent savoir qu’avec la nouvelle technologie de l’information, il n’y a plus un secret », a-t-il averti, ajoutant que ce groupe ADF d’origine ougandaise est déjà affaibli du fait de la puissance de feu des forces coalisées.
Le lieutenant-colonel Mak Hazukay a, par ailleurs, demandé à la presse de faire des communications objectives démontrant que les résultats jusque-là obtenus de traque des djihadistes ADF sont le fruit d’un travail d’ensemble FARDC-UPDF.
Au regard de ce qui se passe dans la forêt, a-t-il fait remarquer, « il est possible que la rentrée scolaire soit effective dans les entités de Tchabi, Boga, Borasi, Kainama, Supa Kalau, Bulungu et Mwalika et ses environs », des zones déjà récupérées et sécurisées par les forces coalisées.
« Même les élections y seront effectives », a annoncé le porte-parole.
Parlant de l’élargissement des opérations conjointes FARDC-UPDF à l’Ouest de l’espace opérationnel actuel, le lieutenant-colonel Mak Hazukay a dit : « Il y a des tractations sur le déploiement des forces coalisées vers les axes Ouest de la RN 4,mais nous devons nous rassurer que toutes les parties déjà conquises sont totalement sécurisées ».
Débat autour de l’état de siège
Pour pacifier cette partie du territoire national, l’Ituri et le Nord-Kivu ont été placés sous état de siège depuis l’année 2021. Celui-ci a fait l’objet de discussions, du 14 au 16 août au palais du peuple de Kinshasa.
Faisant la lecture du communiqué final ayant sanctionné ces discussions, un activiste de la société civile de l’Ituri a dit : « (Nous) réitérons la demande pressante de la population des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri pour l’unique et seule option : la levée pure et simple de l’État de siège ».
Dans les orientations deux autres possibilités étaient alignées : le maintien ou la requalification de l’état de siège.
Samedi dernier, le Premier ministre a déposé ledit communiqué final entre les mains du Chef de l’Etat, pour une décision finale
De l’Ouganda à la RDC
Dans l’Est de la RDC alors appelée Zaïre, l’alliance rebelle ougandaise ADF-NALU œuvre pour le Maréchal Mobutu, contre un ennemi commun, le président ougandais Yoweri Museveni.
À la chute de Mobutu en 1996-1997, provoquée en partie par l’intervention de l’armée ougandaise, les rebelles ADF-NALU fuient et trouvent refuge dans la région de Beni. Ils
s’y implantent localement et mènent des raids contre l’Ouganda. Dans les années 2000, les ADF perdent leur allié NALU démobilisé. Le groupe se radicalise et devient plus agressif contre les populations locales alors qu’il fait face aux offensives des Forces armées congolaises.
En représailles, les ADF commettent à partir d’octobre 2014 une série d’horribles massacres contre la population locale, rappelle le rapport du GEC, et plus de 500 personnes ont été massacrées dans le Territoire de Béni entre octobre 2014 et décembre 2016.
À la suite de l’arrestation de son chef, Jamil Mukulu en 2015, un nouveau chef le remplace, Musa Seka Baluku. En 2019, les ADF prêtent allégeance à l’organisation État islamique qui revendique les attentats en désignant le groupe comme sa « Province d’Afrique centrale ». Les ADF sévissent dans les provinces du Nord-Kivu ainsi que de l’Ituri frontalières de l’Ouganda
ACP/