Kinshasa, 30 décembre 2020 (ACP) – Le porte-parole du gouvernement centrafricain Ange-Maxime Kazagui a dressé mardi dernier à Bangui le bilan du scrutin présidentiel et législatif de dimanche qu’il a qualifié de crédibles, engagés et populaires, malgré la non-participation d’une partie non négligeable de la population empêchée par les groupes armés, ont rapporté mercredi des médias étrangers.
Selon le porte-parole du gouvernement centrafricain, le taux de participation officiel à ces élections n’est pas encore connu. Mardi, le ministre de l’Administration du territoire a assuré que sur 71 sous-préfectures, « 29 n’ont pas voté » du tout et 6 partiellement. Mais cela ne saurait remettre en cause la crédibilité de l’élection, a-t- il souligné.
« Vous avez des pays où il n’y a pas de guerre, où simplement parce que les candidats en lice n’intéressent pas la population, vous avez des taux de participation très faibles. Nous avons vu même en Occident, en Asie, des taux de participation parfois de 40%. Mais ces élections ont été acceptées. Récemment encore, au Burkina Faso, il y a eu des élections avec un taux de 35%. ».
À ses yeux le véritable baromètre de cette élection, c’est la détermination des Centrafricains à se rendre aux urnes, dans les endroits ou ils ont pu voter en dépit de la volonté des groupes armés de les empêcher.
« L’une des motivations principales de cette ferme volonté d’aller voter était de barrer la route à des coups d’État, à des prises de pouvoir par la force. Il y a eu d’ailleurs des séquences assez émotionnelles, quand des Centrafricaines et des Centrafricains, refusant de se laisser intimider par des coups de feu, persistaient pour pouvoir voter. »
La loi centrafricaine, rappelle enfin le porte-parole, ne fixe aucun seuil minimum pour valider une élection.
De leur côté, les observateurs internationaux dont la CEEAC, l’UA, et le CEN-SAD sont unanimes pour reconnaître le bon déroulement des élections à travers Bangui, la capitale centrafricaine. « Cela nous a étonnement bouleversé de manière positive parce que personne ne s’attendait après tout ce qui a été dit au niveau du comportement des hommes politiques, au niveau de l’activisme militaire de certains groupes politiques, au niveau de l’humeur, personne n’aurait pu penser que le vote aurait pu se tenir. Mais nous avons observé une participation massive du peuple ici à Bangui », se réjouit Sylvestre Ntibantunganya, le chef de la mission d’observation de la CEEAC.
Finalement, malgré quelques retards à l’ouverture des bureaux et quelques disfonctionnements, le scrutin s’est déroulé dans la capitale dans la paix et la sécurité.
La mission de la Communauté des États sahélo-sahariens a exhorté l’ensemble des candidats à respecter les résultats des urnes et à recourir aux voies légales en cas de contentieux. ACP/Kayu/KJI/CKM