Bombardements de Mugunga : les obsèques des victimes reportées à une date ultérieure

Goma, 12 mai 2024(ACP).- Les obsèques des victimes des bombardements rwandais à Goma au Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, initialement prévues dimanche, ont été reportées à une date ultérieure, suite au retard  des travaux d’aménagement du cimetière, a appris l’ACP samedi de source officielle.

« Avec la délégation venue de Kinshasa, on s’est rencontré pour évaluer cette situation et l’analyser par rapport au reste du temps et on a trouvé qu’il est impossible qu’on puisse passer aux obsèques dimanche 12 mai 2024. Ensemble avec les élus du Nord-Kivu qui ont même réalisé que le dimanche ne convient pas, nous avons décidé de remettre la cérémonie à une date ultérieure », a expliqué le  général- major Peter Cirimwami, gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu.

«  Je suis allé à Kibati (cimetière), on est en train de construire les caveaux. Je suis passé vers le stade de l’unité, on prépare encore là où on va exposer les corps. Et je me rends compte que nous ne sommes pas encore prêts », a expliqué l’autorité provinciale, au terme d’une réunion d’évaluation.

Dépêchée à Goma pour procéder à l’inhumation en toute dignité de trente-cinq (35) victimes des bombardements rwandais sur le site des déplacés de Mugunga-Lushagala, le 03 mai 2024, la délégation mixte Gouvernement-Assemblée nationale, composée du ministre des Affaires sociales Modeste Mutinga et de son collègue des Droits humains Albert Fabrice, ainsi que des députés nationaux Adèle Bazizane, Éric Bwanapua et Patrick Munyomo, a entrepris plusieurs activités avec les autorités provinciales.

Arrivés à Goma dans la nuit du mercredi à jeudi, les délégués de Kinshasa ont visité des rescapés desdits bombardements internés dans deux structures médicales de la place, le site où sera érigé le mémorial ainsi que les camps qui abritent les déplacés ayant fui les combats entre les FARDC et le M23 dans différents coins de la province.

Une messe d’action de grâce à Kinshasa

La journée de samedi a été marquée par une messe d’action de grâce célébrée à la paroisse Notre Dame de Fatima à Kinshasa, en mémoire de ces victimes de Goma.

Dans son homélie, le père Éric Mashako a appelé les Congolais à « un sursaut patriotique » qui permettrait de vaincre les ennemis du pays, dont le Rwanda.

« Il nous faut un sursaut patriotique (…). Ayons la foi en Christ car il est le seul à pouvoir nous consoler dans les moments de souffrance », a imploré le père Éric Mashako.

Plusieurs personnalités du pays, notamment des acteurs politiques et sociaux, des chefs traditionnels et religieux ont pris part à cette célébration eucharistique visant notamment à implorer la grâce divine en faveur des victimes de la barbarie de l’armée rwandaise  

Indignation de la population contre les massacres  

Les différentes communautés ayant pris part à cette célébration eucharistique ont manifesté leur indignation contre les massacres à répétition des populations par l’armée rwandaise et ses supplétifs de M23.

« Nous nous sommes réunis à l’issue de cette messe d’action de grâce en mémoire des victimes des bombardements de camp des déplacés de Mugunga, pour prier et implorer la paix dans l’Est de la RDC. Nous nous insurgeons contre des attaques des camps de déplacés », a déclaré le sénateur Joseph Nkinzio, porte-parole de la notabilité de l’espace grand Kivu (Nord et Sud Kivu ainsi que le Maniema).

« Il ne s’agit pas seulement de la notabilité du grand Kivu mais plutôt celles de toutes les provinces de la RDC qui exprimons notre soutien au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi et nous croyons que cette guerre injuste prendra fin dans l’Est de notre pays », a-t-il dit à l’issue de la messe qui a réuni des Congolais de toutes provinces du pays.

 « C’est le deuil du Congo, ce sont nos frères, sœurs et enfants qui sont massacrés. Nous voulons la paix », a ajouté le sénateur.

Selon l’acteur politique Denis Kambayi, qui a également participé à cette eucharistie, ceci est « une nouvelle vision du Congo qui s’aligne derrière le Chef de l’Etat pour la cohésion nationale, l’unité, la paix et le développement ». « Ne parlons plus de la guerre à l’Est mais de la guerre dans l’Est de la RDC parce que ce changement de concept montre que cette guerre concerne tous les Congolais », a-t-il dit. ACP/KHM

Fil d'actualités

Sur le même sujet