Bruxelles : la «diaspora de l’excellence» expliquée lors d’une conférence à l’ambassade de RDC

Bruxelles, 29 juin 2025 (ACP).- L’histoire de la République démocratique du Congo, son passé, ses avancées et ses défis, ont fait l’objet d’une conférence organisée vendredi à l’ambassade congolaise à Bruxelles, en marge de la commémoration des 65 ans d’indépendance de la RDC, en vue de dégager le rôle de «la diaspora de l’excellence» sur l’avenir d’une nation.

«Nous avons voulu recontextualiser les événements qui ont conduit à l’indépendance de la République démocratique du Congo et porter un regard intelligent sur la RDC et les perspectives qui s’offrent à notre pays», a déclaré Mireille Sedi, vice-présidente du Forum des intellectuels congolais de l’étranger (FICE), section Belgique, structure organisatrice de l’événement.

La conférence entre dans le cadre des journées culturelles organisées du 26 au 28 juin, en collaboration avec l’ambassade de la RDC, l’association Mabiki et le Groupe Épiphanie.

Mme Sedi a expliqué que le Forum des Congolais de l’étranger est un cadre de réflexion et d’échanges des intellectuels sur la problématique du développement national et la mise à disposition des expertises développées à l’extérieur dans tous les secteurs pour faire face aux défis économiques et sociaux de la RDC.

Intervenant le premier, Dr Joseph Kabongo Mudimba, Secrétaire général de la Conférence des Églises en Suisse, a retracé l’histoire du Congo depuis la Conférence de Berlin en 1885 jusqu’à l’indépendance le 30 juin 1960, estimant que dans l’ensemble des événements, «les Africains n’ont jamais été consultés ni associés, ce qui a engendré une situation de crise qui perdure jusqu’à aujourd’hui».

En effet, a-t-il précisé, après l’indépendance, le Premier ministre Patrice Lumumba est assassiné, le Président Joseph Kasa-Vubu est déposé par le général Mobutu. Ensuite, il y a l’arrivée de l’AFDL de Mzee Laurent-Désiré Kabila qui institue «une crise que nous connaissons encore aujourd’hui, malgré tous les dialogues initiés».

«Il nous faut réfléchir pour savoir comment briser ce cycle de crises hérité de la colonisation et transformer notre pays, dont les immenses richesses attirent la convoitise, en une opportunité de décollage économique», a plaidé le Dr Kabongo.

Pour le Prof José Kamina Bena, la RDC a besoin d’un soft power en interne et dans sa diaspora en vue de booster sa situation de pays riche en minerais et le placer dans la position géostratégique qui est la sienne dans le concert des nations. «Notre pays et ses populations doivent se départir de la rationalité prédatrice, une logique qui a toujours été au centre des actions à travers l’histoire de la RDC, avec des routes et des chemins de fer construits pour évacuer les matières premières vers l’extérieur, des hôpitaux construits pour garder la main d’œuvre en bonne santé et des écoles pour que les autochtones ne raisonnent jamais au-delà des besoins primaires», a-t-il souligné.

«Nous devons sortir de la simple extraction pour créer une industrie manufacturière et des emplois», a-t-il suggéré, expliquant qu’un projet tel que celui du Corridor de Lobito doit être une opportunité pour convoquer une conférence économique, avec des experts qui devront insuffler une réelle ambition de développement.

Apprendre de la colonisation (Pie Tshibanda)

Dans son style imagé et théâtral, l’opérateur culturel Pie Tshibanda est intervenu sur le thème « Blanc et Noir » pour expliquer, par des exemples, que dans toute entreprise il y a toujours quelque chose à prendre, et qu’il est faux de croire que toute la colonisation a été négative.

«Dans nos sociétés, quand le roi mourrait, il était enterré avec ses dizaines d’épouses, une situation impensable aujourd’hui», a-t-il indiqué, avant de faire savoir que le contact avec la colonisation a changé toute la vie des populations, mais que «le problème central reste l’homme, qui doit mettre fin à la corruption et au déficit de gouvernance pour que le pays tire un maximum de profit de nos nombreuses richesses pour le bien-être de tous».

Quant à M. Bertin Mampaka, président du Parlement bruxellois, il a estimé que les membres de la diaspora sont des acteurs importants pour le développement de la RDC, et a suggéré la création d’une structure devant travailler pour le retour coordonné des Congolais de l’étranger, à l’instar des diasporas d’autres nations.

Enfin, deux filles du fils aîné du premier président de la RDC, Mmes Tina et Tania Kasa-Vubu, ont livré un témoignage sur l’intégrité morale de leur grand-père qui, même sur son lit de mort, avant de rendre l’âme, a continué à se soucier de l’avenir de son pays. ACP/C.L.

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