Kinshasa, 04 décembre 2024 (ACP).- Le Gouvernement de la République démocratique du Congo, par le biais du ministre d’Etat, ministre du Budget, a invité le Sénateurs à s’investir ‘’davantage’’ pour la mobilisation des recettes au niveau des provinces, a constaté mardi l’ACP au cours d’une séance plénière présidée par Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, président du Sénat.
« Qu’il me soit permis d’exhorter les Honorables sénateurs qui sont l’émanation par excellence des provinces, à s’investir davantage pour la mobilisation accrue par celles-ci des recettes propres inscrites dans les Edits budgétaires. Très souvent, la tendance est de se focaliser essentiellement sur la mobilisation et la répartition des recettes à caractère national », a déclaré Aimé Boji Sangara, ministre d’Etat, ministre du Budget, dans sa réplique après 39 interventions des élus des élus provinciaux, à l’occasion de la présentation du projet de Loi de Finances de l’exercice 2025 devant l’assemblée plénière de la Chambre haute du Parlement.
Il a rassuré les Sénateurs de son entière disponibilité, avec tous les techniciens de son ministère pour participer activement aux travaux de la commission Economique, financière et de bonne gouvernance, à qui le bureau a accordé un délai de six jours pour un examen approfondi de ce projet de Loi budgétaire.
Par ailleurs, le ministre d’Etat Boji a réitéré l’engagement pris lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative 2024, d’améliorer la collaboration du Gouvernement avec le Sénat, à travers l’examen trimestriel des états de suivi budgétaire. « Cela ne peut que contribuer à l’amélioration de la qualité de l’exécution du Budget de l’Etat », a-t-il soutenu.
Il a aussi dit avoir manifesté sa gratitude à l’égard de la Chambre haute du Parlement pour l’engagement et l’intérêt avec lesquels les sénateurs ont abordé les questions essentiels soulevées lors du débat général, sur ledit projet de Loi.
De la réplique aux préoccupations des sénateurs
Par rapport à la remarque des sénateurs Muya et Luanga, qui ont relevé l’incohérence entre le texte de présentation au Sénat et celui transmis par l’Assemblée nationale, le ministre a fait comprendre que le Gouvernement s’est effectivement dessaisi du projet de de Loi de Finances sous examen lors de son dépôt au Bureau de l’Assemblée nationale, le 16 septembre dernier.
Concernant les députés provinciaux, les ministres provinciaux et les conseillers communaux, Boji a indiqué leur prise en charge s’inscrit dans le cadre du transfert de 40% au titre de fonctionnement aux provinces, et que leurs rémunérations ne sont pas comprises dans l’enveloppe des rémunérations inscrite dans la Loi de finances, étant donné la séparation nette des finances du pouvoir central de celles des provinces, conformément à l’article 171 de la Constitution.
S’agissant d’une préoccupation d’un sénateur sur la MIBA, le ministre a relevé que sa relance s’inscrit dans le cadre du quinquennat 2024-2028 et dans le programme d’actions du Gouvernement.
Réagissant à une question sur le barrage de Katende, ce membre du gouvernement Suminwa a dit que la construction déjà réalisée de celui-ci est à 45%.
Pour ce qui de la brigade agricole pour permettre l’autosuffisance alimentaire, le Gouvernement s’engage à soutenir son opérationnalisation dans toutes les provinces.
En ce qui concerne les préoccupations liées à l’exécution des budgets, le ministre d’Etat a relevé l’importance de la mise en œuvre par le Gouvernement des projets d’investissement prévus dans le Budget et l’amélioration de leur qualité en conformité avec le Programme d’investissement publics.
Les sénateurs ont voulu être rassurés sur les mesures prises dans le cadre de ce projet budgétaire, pour atteindre ou contenir les taux d’inflation et de change projetés, au regard de l’évolution sur les marchés.
« Depuis la mise en place de votre Gouvernement, il sied de rappeler qu’il s’observe une stabilité du taux de change et une décélération du rythme de formation des prix, à la suite non seulement d’une bonne coordination des politiques budgétaires et monétaire, mais aussi de la volonté de l’ensemble du Gouvernement d’assainir les finances publiques pour parvenir à l’amélioration du bien-être de la population », a réagi Aimé Boji.

Somme toute, selon lui, depuis la prise du pouvoir par le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, la courbe de mobilisation des recettes évolue crescendo, excepté l’année de survenue de la pandémie de Covid-19 qui a nécessité la révision à la baisse du niveau des recettes.
Des innovations
Auparavant, le ministre d’Etat a donné l’économie du projet de loi de finances pour l’exercice 2025, équilibré en dépenses et en recettes de l’ordre de 49.887, o milliards de francs congolais, soit environ 16,8 milliards de dollars américains, avec un accroissement de 21, 6 % par rapport au budget 2024, chiffrées à 40. 986, 00 de FC.
Rappelant quelques éléments d’innovations que renferme l’actuel projet de Loi de finances le ministre a énuméré notamment, un accroissement de 18,2 % des crédits alloués aux investissements par rapport au budget précédent, un accroissement de 13,8 % des crédits alloués au secteur de l’agriculture, pêche et élevage, un accroissement de 11,6% des crédits alloués au secteur du développement rural, une augmentation des crédits alloués aux actions de promotion de l’entrepreneuriat de la jeunesse, la poursuite des investissements dans les infrastructures financées sur les fonds issus des contrats sino-congolais, la prise en compte des appuis budgétaires attendus des partenaires bi et multinationaux de la RDC, la poursuite des grands projets amorcés tels que le PDL 145 Territoires, la construction du port en eaux profondes, la poursuite de la politique de la gratuité, de la couverture santé universelle, et des reformes stratégiques des finances publiques, poursuite du financement de la montée en puissance de l’armée nationale.
ACP/Célestin Lutete