Kinshasa, 27 janvier 2022 (ACP).- Les militaires au pouvoir au Burkina Fasso ont demandé à tous les ministres du gouvernement dissous avec à leur Premier ministre Lassina Zerbo de ne pas quitter le pays, lors d’une rencontre, ont rapporté jeudi, les médias internationaux.
Les sources indiquent que les ministres du gouvernement dissous étaient tous présents pour leur rencontre avec les militaires au pouvoir.
Quelques jours après le coup d’état qui a renversé le président Roch Kaboré, les militaires au pouvoir commencent à organiser la transition, ont précisé les sources.
Une transition dont la gestion devrait impliquer toutes les composantes nationales selon la volonté des militaires.
A la tête de ce groupe de soldats, se trouve le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, 41 ans, nouvel homme fort du pays, et qui préside le MPSR, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration.
Le coup d’Etat a été largement soutenu par la population, lassée notamment par les violences djihadistes qui frappent le pays. Mais il a aussi été fermement condamné par plusieurs pays occidentaux, ainsi que par l’ONU et l’Union Africaine.
De son côté, la CEDEAO a annoncé qu’elle tiendrait ce vendredi une réunion virtuelle pour examiner la situation et peut-être pendre de possibles sanctions contre les militaires.
Depuis sa chute, l’ancien président Roch Kaboré n’est plus apparu en public. Il serait toujours aux mains de l’armée et se trouverait en résidence surveillée.
Le chef de la diplomatie européenne demande le retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso
Pr ailleurs,le chef de la diplomatie européenne a averti mercredi 26 janvier que « si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli », cela aurait « des conséquences immédiates sur notre partenariat avec le pays ».
Mercredi, la session plénière à Bruxelles entre les ministres des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel et l’Union européenne n’a pas lieu en raison du coup d’État au Burkina Faso.
Mais les ministres présents se sont entretenus avec le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell sur la situation Mali, au Burkina Faso et sur le groupe Wagner.
La septième réunion entre les ministres des Affaires étrangères des pays du G5 Sahel et l’Union européenne devait se tenir mercredi 26 janvier à Bruxelles. Mais en raison de la situation au Burkina Faso, la présidence du G5, actuellement exercée par le Tchad, a consulté ses partenaires et renoncé à tenir une session plénière.
En revanche, chacun des quatre ministres présents, Abdoulaye Diop pour le Mali, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed pour la Mauritanie, Hassoumi Massoudou pour le Niger et Chérif Mahamat Zene pour le Tchad, s’est entretenu individuellement avec le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Des rencontres avec ses homologues du Sahel qui ont été pour le chef de la diplomatie européenne l’occasion de condamner l’arrestation du président burkinabè et de demander au nom de l’UE sa libération et le retour de l’ordre constitutionnel au Burkina Faso.
Les Européens veulent continuer la coopération avec le Niger et la Mauritanie et soutiennent la transition tchadienne ainsi que l’ensemble de la région.
La question du Mali
« L’Union européenne maintient son engagement au Sahel. Elle en est un partenaire fiable et de longue durée. Les populations ont des besoins urgents en termes de sécurité, d’aide humanitaire et de perspectives sociales et économiques. Les impatiences grandissent et tôt ou tard ces fragilités nourrissent les mouvements terroristes que nous combattons tous et qui sont une menace pour tous. », a insisté le chef de la diplomatie européenne.
La relation avec le Mali est plus compliquée et l’UE a rappelé être prête à des sanctions individuelles contre ceux qui entravent la transition : elle demande rapidement un « calendrier électoral crédible ». Surtout, l’Union européenne avertit que la présence des mercenaires russes de Wagner est incompatible avec son engagement au Mali.
ACP/RNL/NKV/TKM/SGB/MMC