Kinshasa, 10 juin 2024 (ACP).- Très attendue après la nomination, le 1er avril 2024, de Judith Suminwa Tuluka au poste de Première ministre, la composition du nouveau gouvernement de la RDC a finalement été rendue publique dans la nuit de mardi 28 au mercredi 29 mai, soit environ cinq mois après la présidentielle de décembre 2023 remportée haut la main par le Président sortant Félix Antoine Tshisekedi.
Une des choses qui ont tout de suite frappé l’opinion dans ce nouveau cabinet, c’est la proportion très élevée du quota de la représentativité des femmes, le Président Tshisekedi allant jusqu’au-delà des 30 % tel que cela est recommandé par les instances internationales notamment l’ONU.
Après avoir, pour la première fois en 64 ans d’indépendance, fait appel à une dame pour diriger la primature, le Président de la République est encore allé plus loin en faisant passer le quota de la gente féminine au sein du nouveau gouvernement Suminwa, 31% contre 27 % dans l’exécutif Sama Lukonde 1.
Au-delà d’une simple avancée dans le cadre de la parité homme-femme, d’aucuns soulignent surtout la volonté du chef de l’Etat d’imprimer un renouveau dans la gestion de la chose publique en RDC.
Il n’y a pas que le nombre des femmes ministres qui a augmenté. Il y a surtout l’importance des portefeuilles qui leur est attribué dans un cabinet qui est, on ne le soulignera jamais assez, dirigé pour la première fois, dans ce pays, par une dame dont tous ceux qui la connaissent disent beaucoup de bien et mettent en exergue sa rigueur dans le travail.
Sans conteste, ce nombre impressionnant des femmes est un signal fort sur le plan de la vertu et de la moralité dans le chef du Président de la République qui, en plus de la maman congolaise, et fait également confiance aux jeunes.
Il faut espérer que Judith Suminwa Tuluka réussira à relever les défis mieux que les hommes.
C’est tout ce que la population congolaise, qui n’a que trop souffert de la gestion calamiteuse de la chose publique dans ce pays, attend du nouveau gouvernement de la République. .
Il va cependant sans dire que cette expérience nouvelle, Judith Suminwa sera confrontée à plusieurs embûches.
Qu’il s’agisse, de la part de tous ceux qui, dans les superstructures de l’Etat s’adonnent allégrement et en toute impunité aux détournements, ou de tous ces caciques, ces professionnels congolais de la politique, parmi lesquels des « ministres de carrière », qui se sont vu arracher le beefsteak de la bouche pour n’avoir pas été reconduits dans l’exécutif national, la cheffe du gouvernement sera sans doute la cible d’attaques en règle.
Pour s’en sortir, l’appui total de l’ensemble des Congolais lui est nécessaire. Surtout, vigilance, honnêteté, moralité et fermeté sont requises. ACP/