Kinshasa, 19 septembre 2021 (ACP).- Le chef de travaux Célestin Kanyama Cishiku Bilolo a été proclamé samedi docteur en droit à l’Université de Kinshasa (UNIKIN) avec la mention « grande distinction », à l’issue de la soutenance publique d’une thèse de doctorat intitulée « Contribution à la construction d’une politique criminelle de lutte contre le phénomène « kuluna ».
Cette thèse subdivisée en deux parties aborde « les défis de la gestion des actes criminels du phénomène « kuluna » et « la nécessité d’une politique intégrée de lutte contre les actes criminels des « kuluna ».
La démarche poursuivie par le récipiendaire pour réaliser cette étude doctorale, a consisté, d’une part, à cerner ce phénomène et les modalités de gestion étatique mises en place et, d’autre part, à réfléchir et proposer, à partir de ces éléments, les modalités qui paraissent adaptées pour une bonne gestion de ce fléau.
Il s’agit selon lui, de construire une connaissance sur le phénomène « kuluna » peu exploité et en déficit de beaucoup d’écrits des spécialistes en la matière ainsi que la meilleure manière de le gérer efficacement.
Les résultats obtenus dans cette étude réalisée dans la ville de Kinshasa, l’épicentre de ce phénomène « kuluna», et le cadre de la mise en œuvre des mécanismes constitutifs de la réponse des pouvoirs publics, permettront, a dit l’impétrant, de les généraliser pour une politique criminelle à appliquer sur toute la République.
Au regard de la gravité des actes criminels commis dans le cadre de ce phénomène et de l’inefficacité de sa gestion, a –t-il soutenu, seule une politique de lutte globale et intégrée, dépassant le cadre strictement répressif, s’avère adéquate.
Trois axes à intervenir dans une politique globale de lutte contre le « kuluna »
Célestin Kanyama Cishiku Bilolo qui est également général à la Police nationale congolaise (PNC), a développé dans cette dissertation doctorale, trois axes de lutte contre ce phénomène « kuluna » à savoir : la prévention, l’éducation et le renforcement des capacités des acteurs concernés par ce phénomène et la répression aux victimes.
Ces axes, a-t-il suggéré, devront intervenir dans une politique globale et intégrée contre cette forme de criminalité à mettre sur pied par l’Etat, en renforçant l’efficacité des agences pénales que sont : la Police nationale congolaise, le parquet, le tribunal et la prison.
L’impétrant a également recommandé dans cette politique gouvernementale de prévention et de répression à mettre sur pied contre ce phénomène, la création en RDC de fonds de réparation des dommages des victimes de ce phénomène, l’aménagement des sites à risque, la sensibilisation et l’implication de la population dans cette lutte, la libération inconditionnelle sans grâce présidentielle des auteurs de ces crimes, la création des centres de réinsertion des jeunes , le renforcement des mesures répressives systématiques de ce phénomène qui s’opère avec rapidité.
Pas de différence de nature entre le « kuluna » et Boko Haram
Le « kuluna », entendu selon Célestin Kanyama, comme un phénomène de violence engendré par un groupe d’individus qui agressent les citoyens, volent et extorquent de biens de valeur, terrorisent et parfois tuent leurs victimes, n’a pas de différence de nature avec le mouvement terroriste Boko Haram, opérant dans des pays africains.
« L’ampleur qu’a pris aujourd’hui le phénomène « kuluna » constitue une réelle menace à la paix sociale et à l ‘ordre public dans la mesure où les « kuluna » extorquent, pillent et agressent les paisibles citoyens avec une violence extrême allant jusqu’à tuer, à l’aide d’armes blanches, ceux qui par malheur, tombent dans leurs filets », a-t-il signifié.
De par ce phénomène, a-t-il poursuivi, toute la population de la ville de Kinshasa se trouve dans l’insécurité. Cette violence a soutenu le récipiendaire, passe aujourd’hui pour un véritable défi sécuritaire particulièrement par les forces de l’ordre et les autorités politico-administratives de la ville de Knshasa.
Les professeurs Raphaël Nyabirungu mwene Songa (promoteur de la thèse), Marie-Thérèse Kenge Ngomba Tshilombayi( présidente du jury), Luzolo Bambi Lessa , Labana Lasay’Abar , Ngoto Ngoie Ngalingi et Segiyobe Bigira, membres du jury, ont apprécié cette recherche doctorale qui présente des actions et des pistes à mener pour lutter contre le « kuluna » non seulement à Kinshasa mais aussi dans l’ensemble du pays.
La séance académique a été présidée par le recteur de l’UNIKIN, le Pr Daniel Ngoma-Ya-Nzuzi.
Il a conféré au candidat ce grade académique de docteur en droit, en lui remettant les insignes de l’université. ACP/C.L/Awa