Christophe Lutundula invite l’UA à placer la situation dans l’Est de la RDC en urgence sécuritaire et humanitaire

Kinshasa, 19 avril 2021 (ACP).- Le vice-Premier ministre, ministre des Affaires  étrangères, Christophe Lutundula, a invité l’Union Africaine, à travers son Conseil de Paix et de Sécurité  à considérer, mieux à placer la situation dans l’Est de la RDC  en urgence sécuritaire et humanitaire dans la Région des Grands lacs, dans son intervention mardi, par visioconférence  à la 178ème   session du Conseil de Paix et de sécurité de l’Union africaine.

Christophe Lutundula a également demandé au Conseil d’organiser une visite in situ, en RDC, pour  palper du doigt les réalités du terrain et d’échanger non seulement avec les autorités congolaises, mais aussi, le cas échéant, avec les populations locales afin de mesurer la gravité de la situation.

Il a, à cette occasion,  proposé quelques initiatives pour cette session du Conseil.

Il s’agit notamment, de requalifier la situation dans  l’Est de la RDC comme relevant du terrorisme, d’inscrire à l’ordre du jour du Sommet des Chefs d’État qui se tiendra à Malabo, la question de l’insécurité dans  l’Est de la RDC ainsi que d’obtenir de ce Sommet  cette requalification en y intégrant la donne du terrorisme et en tirant toutes les conséquences qui en découlent.

Il a aussi proposé d’évaluer urgemment la pertinence du positionnement du poste de l’Envoyé spécial de la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs au plus près de la zone touchée, l’Est la RDC, afin de marquer mieux la présence et l’implication de l’UA dans la gestion et le règlement de la situation de la RDC ainsi que de reconnaître que cette partie de la RDC est une zone prioritaire de mise en œuvre du programme de post conflit et reconstruction de l’UA dans toutes ses composantes, notamment le Désarmement, Démobilisation et Réinsertion sociale (DDRS).

Persistance des groupes armés

Le chef de la diplomatie congolaise a fait remarquer que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC reste marquée par la persistance des groupes armés locaux et étrangers dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu où ils  massacrent les populations civiles et pillent des ressources naturelles du pays.

Face à cette situation, a-t-il dit, la RDC a pris des initiatives courageuses et entrepris plusieurs actions.

A maintes reprises, a soutenu Christophe Lutundula, des dialogues ont été organisés et des compromis conclus avec les chefs des groupes rebelles.

Plusieurs rebelles se sont rendus et ont intégré l’armée régulière, les FARDC, et repris la vie normale.

« Sous l’autorité du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le gouvernement congolais a signé des Accords de coopération sécuritaire et des partenariats avec les pays voisins en vue de la réalisation des projets économiques communs et intégrateurs de manière à minimiser les risques des tensions et des malentendus. C’est dans ce cadre qu’il faut situer et comprendre la mutualisation des efforts entre la République de l’Ouganda et la RDC ainsi que les opérations conjointes ciblées, menées actuellement par l’armée ougandaise (UPDF) et les FARDC contre les ADF-MTN le long de leurs frontières communes », a souligné le chef de la diplomatie congolaise.

La résurrection du M23

Le vice-Premier ministre Christophe Lutundula a noté que pendant que les FARDC s’emploient à éradiquer les forces terroristes, le groupe rebelle M23, défait depuis 2013, s’est reconstitué et a repris des attaques contre les positions des FARDC successivement dans les localités de la province du Nord-Kivu, Tshangu, Runyonyi et Rumangabo, le 28 janvier dernier, puis Bunangana et Ruwanguba, le 28 mars.

Pour le chef de la diplomatie  congolaise, la résurrection du M23 entame gravement le processus de restauration de la paix en cours dans l’Est et de la confiance entre les États de la Région à laquelle la RDC et son Chef d’État attachent le plus grand intérêt.

Il a fait savoir que dans le cadre de la Communauté de l’Afrique de l’Est à laquelle la RDC vient d’adhérer, le dossier du M23 et des groupes armés dans notre pays est en examen sous la modération du Président Uhuru  Kenyatta  du Kenya.

Le vice-Premier ministre, Christophe Lutunduala a révélé qu’un mini-sommet, regroupant les Chefs d’État du Burundi, de la RDC, de l’Ouganda et du Rwanda autour du Président Uhuru Kenyatta, se tiendra le 21 avril à Nairobi à ce sujet.

Proclamation de l’état de siège

Face à la persistance de l’insécurité dans l’Est du pays et à la gravité de la situation, a-t-il dit, le Chef de l’État, usant de ses prérogatives constitutionnelles, a été emmené à proclamer l’état de siège dans cette partie du territoire national afin de renforcer les conditions de maintien de l’ordre public et la  sécurisation des populations dans les zones des opérations opérationnelles.

«Ces opérations sont à durée déterminées que nous voulons courtes et doivent respecter les droits de l’homme»,   a-t-il souligné en substance. ACP/

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