Mbuji-Mayi, 8 mai 2025 (ACP).- Les institutions d’enseignement supérieur de la République démocratique du Congo (RDC) ont été appelées, jeudi, à être des incubatrices de solutions et des moteurs de développement, lors d’un colloque international à l’Université de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï Oriental (centre du pays).
« L’université n’est pas une institution à part, elle est partie prenante. Elle doit anticiper, éclairer, impulser. Elle doit devenir, pour Mbuji-Mayi et sa région, un véritable incubateur de solutions, un vivier de talents, un pôle d’excellence au service du progrès social et économique », a déclaré Marie-Thérèse Sombo, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (Esu).
« Ce colloque international, qui se déroulera du 8 au 10 mai 2025, s’inscrit dans une dynamique que nous portons résolument au sein du Gouvernement ; celle d’un enseignement supérieur utile à la société, ancré dans son territoire et moteur d’un développement endogène, équitable et durable », a-t-elle expliqué.
Pour la ministre Marie-Thérèse Sombo, Mbuji-Mayi, capitale du Kasaï Oriental, symbolise à la fois les promesses du passé et les défis de l’avenir.
« Autrefois cœur battant de l’industrie diamantifère, la ville aspire aujourd’hui à une transformation en profondeur, une transformation guidée non plus seulement par les ressources du sous-sol, mais par celles de l’intelligence, de la recherche, de l’innovation », a-t-elle dit à l’ouverture de ce colloque placé sous le thème : « Du Sud-Kasaï aux Kasaï Orientaux : l’université face à l’avenir de la région congolaise de Mbuji-Mayi », dont les participants sont venus de toutes les provinces de la RDC et de l’étranger.
La ministre Sombo a souligné des réformes ambitieuses engagées au sein du système d’enseignement supérieur qui, pour elle, n’ont de sens que si elles se traduisent, concrètement, dans les territoires, au plus près des besoins de la population.
« C’est pourquoi ce colloque est si précieux : il offre un espace de dialogue entre le monde académique, les décideurs publics, les opérateurs économiques, les communautés locales. Ensemble, il nous revient de bâtir un projet régional de développement où l’université joue un rôle moteur », a-t-elle dit.
Remise du diplôme de Docteur honoris causa à trois professeurs

La ministre de l’ESU a, par ailleurs, apprécié le diplôme de Docteur honoris causa qui sera octroyé, à l’issue de ces assises, à trois professeurs d’universités, figures majeures de la communauté scientifique internationale.
« Je me réjouis aussi de l’un des moments d’exception de ce colloque : la remise solennelle du diplôme de Docteur Honoris causa à trois figures majeures de la communauté scientifique internationale. Il s’agit du Professeur Kambayi Bwatsha, Recteur de l’Université des sciences de l’information et de la communication (Unisic), chercheur engagé et artisan d’une université citoyenne, de Madame le Professeur Clémentine Faik-Nzuji Madiya, de l’Université de Louvain, intellectuelle de renom et pionnière de la recherche littéraire et culturelle africaine, et du Professeur Alain Gilles, de l’Université de Quisqueya, à Port-au-Prince (Haïti), dont les travaux sur les dynamiques éducatives dans les pays du Sud enrichissent le dialogue académique intercontinental », a expliqué Marie-Thérèse Sombo.
À travers cette triple distinction, l’« université affirme son attachement à l’excellence, à la transmission et à la reconnaissance du mérite scientifique », a-t-elle renchéri, avant de formuler le vœu de voir ces trois journées de travaux fécondes, ouvertes, rigoureuses, et surtout tournées vers l’action.
« Que des propositions concrètes émergent, que des synergies se créent, et que l’Université de Mbuji-Mayi, dans son ancrage historique du Sud-Kasaï aux Kasaï orientaux, renforce encore davantage sa place dans le paysage scientifique et institutionnel du pays », a-t-elle conclu.
Après Kinshasa, le Kongo Central, le Maniema, le Haut-Katanga, le Haut-Lomami et le Lualaba, la ministre de l’ESU poursuit également sa campagne de sensibilisation d’éveil patriotique dans le Grand Kasaï, en commençant par le Kasaï Oriental.
ACP/C.L.