Goma, 08 novembre 2023 (ACP).- Le Rwanda, sous le label des terroristes du M23, a recidivé en privant, depuis lundi, de l’électricité à deux millions d’habitants de la mégapole Goma, capitale du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo comme il l’avait fait contre les Kinois en août 1998.
« La société Virunga Energies porte à la connaissance du public qu’il s’observe une coupure de l’électricité au niveau de la ville de Goma, cause des affrontements entre les FARDC et le M23 au niveau de Kibumba , a indiqué le communiqué de cette société de production et de commercialisation de l’électricité dans les agglomérations autour des parcs de Virunga.« Virunga Energies attire l’attention sur les conséquences sérieuses humanitaires que cette coupure d’électricité occasionnera.
A titre d’exemples, l’impossibilité d’alimenter les pompes de la ville distribuant l’eau courant, notamment à Kyeshero et au camp des réfugiés de Bushagara ; d’allumer l’éclairage public ; de fournir l’électricité aux hôpitaux dont peut possiblement découler des pertes de vies humaines », a-t-on lu dans ce communiqué.
Cette coupure de l’électricité dans la ville de Goma rappelle, pour les observateurs, la prise du barrage d’Inga par les terroristes du RCD (Rassemblement des Congolais pour la démocratie) appuyés par le même Rwanda, en guerre contre le pays sous Laurent-Désiré Kabila.
Comme en 1998,dans le Kongo central, le Rwanda est fidèle à sa stratégie de tous les temps. Une méthode qui consiste à asphyxier la population congolaise, lui priver d’eau et d’électricité, éliminer physiquement des nouveau-nés dans des couveuses, paralyser le social etc.
Prise du barrage d’INGAEn août 1998, la rébellion pro-rwandaise du RCD, conduite par des officiers des RDF dont James Kabarebe, avait occupé le barrage d’Inga, situé à 400 km au sud-ouest de Kinshasa.La prise de cette infrastructure, qui assure habituellement l’approvisionnement en électricité de Kinshasa, la capitale, avait privé des millions de personnes d’électricité, suite à la coupure générale ordonnée par le Rwanda, via les rebelles du RCD.
Ce complexe hydroélectrique, le plus grand du pays (1.750 MW de capacité), alimentait des centres de production minière de la Gécamines, principale compagnie minière de RDC, et partiellement l’ancienne province du Katanga dans le sud-est, et Brazzaville, la capitale du Congo voisin.
La transmission de l’énergie, depuis Inga jusqu’au centre minier de Kolwezi dans la province du Lualaba, est assurée par une ligne de haute tension à courant continu, longue de 1.700 kilomètres.
Déogratias Bugera, ancien président de l’ADFL (l’Alliance qui avait porté Mzee Laurent Désiré Kabila au pouvoir en 1997), avait à l’époque nié toute implication rwandaise dans la rébellion. Le parallélisme est total au vu de la réaction rwandaise actuelle face à son soutien au M23 suffisamment documenté, même par des experts de l’ONU. ACP/