Conflit dans l’Est : la CEEAC invite Kinshasa et Kigali à prioriser la voie diplomatique

Kinshasa, 10 mars 2024 (ACP).-Les chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), réunis à Malabo en Guinée équatoriale, ont invité samedi Kinshasa et Kigali au règlement du conflit violent en cours dans l’est de la République démocratique du Congo, par « la diplomatie », a-t-on appris de la présidence congolaise.

« Au terme de la 24ème session ordinaire de la CEEAC à laquelle a pris part le Président Tshisekedi, les chefs d’États de cette organisation ont appelé la RDC et son agresseur le Rwanda au règlement du conflit par la diplomatie », a indiqué la source.

« La Communauté économique des États de l’Afrique centrale privilégie l’application effective du processus de Luanda pour résoudre de manière pacifique la crise dans l’Est de la RDC », a rapporté en outre la présidence congolaise sur son compte X.

La crise sécuritaire dans l’Est de la RDC a figuré parmi les points prioritaires de ces assises placées sous le thème «La CEEAC à la croisée des chemins vers la consolidation et la réforme pour relever les défis de l’intégration régionale en Afrique centrale ».

Le Président de la République,  de retour à Kinshasa samedi soir après sa participation à ladite session, avait été précédé à Malabo par le ministre d’Etat à l’Intégration régionale, Antipas Mbusa, qui avait  pris part, jeudi dans la capitale équato-guinéenne, au conseil des ministres de la CEEAC, en prélude de la 24ème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat, aux côtés du vice-Premier ministre ministre des Affaires étrangères.

« Il faut construire des perspectives efficaces et rassurantes de règlement de la crise de l’Est, aux multiples conséquences dévastatrices pour l’avenir de la Région et de ses populations», avait dit Christophe Lutundula à ses collègues de la CEEAC.

«Les dirigeants du Rwanda doivent cesser d’abuser de la bonne foi de la Communauté internationale et d’exploiter la tragédie du génocide rwandais dénoncée par tous, qu’ils ont transformée en fonds de commerce politique cyniquement», avait insisté le chef de la diplomatie congolaise.

Pour la délégation congolaise, la solution au conflit entretenu dans la partie orientale du pays par l’agresseur rwandais et ses assujettis du M23 est  à envisager selon « le schéma de sortie de crise » suivant : « le dialogue entre le gouvernement de la RDC et celui du Rwanda et non avec le M23 ».

Deuxièmement, une condamnation claire et des sanctions contre le Rwanda «pour son agression contre la République démocratique du Congo, en violation flagrante du droit international et de tous les instruments juridiques de l’Union africaine, qui régissent les relations entre ses États membres », a-t-on fait savoir.

Lors de la 23ème session ordinaire de cette organisation clôturée le 1er juillet 2023 à Libreville (Gabon) sous l’égide de l’ancien Président Ali Bongo, la conférence avait notamment félicité les efforts des Autorités de Transition de la République du Tchad, pour la bonne conduite de leur processus de transition.

Elle avait surtout salué le Président de la RDC pour les actions menées dans le cadre de sa mission d’accompagnement dudit  processus de Transition, conformément au mandat de la Session extraordinaire de la Conférence des Chef d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, tenue à Kinshasa le 25 octobre 2022.

Concernant la RDC, la Conférence s’était vivement inquiétée de la persistance de la crise sécuritaire dans l’Est du pays  et de l’accroissement des déplacés internes, « du fait des activités criminelles des groupes armés nationaux et étrangers ».

ACP/C.L.

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