COP 28 : les énergies fossiles en ligne de mire

Kinshasa 30 décembre 2023(ACP)-.Les énergies fossiles sont en ligne de mire à la 28e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP28) ouverte jeudi à Dubaï.

« Les organisateurs ont appelé à ne plus éluder le débat sur les énergies fossiles, en attendant une première décision cruciale pour concrétiser un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays vulnérables », a déclaré Sultan Al Jaber, président de la COP28.

« Ces deux prochaines semaines ne seront pas faciles », a prévenu Sultan Al Jaber.

Aux portes du désert, à Dubaï, le site de l’Exposition universelle de 2020 devient ainsi pour deux semaines le cœur battant de la diplomatie climatique, les Emirats et l’ONU espérant une COP aussi historique que celle de Paris en 2015.

Signe que le conflit entre Israël-Hamas occupe les esprits, le président de la précédente conférence, Sameh Choukri, chef de la diplomatie égyptienne, a appelé au début de la cérémonie à un court moment de silence pour « tous les civils ayant trouvé la mort dans le conflit actuel à Gaza« .

La première grande décision attendue de cette conférence à l’affluence record devrait être la mise en œuvre du nouveau fonds pour compenser les pertes et dommages liés au climat, après un an de négociations très tendues entre pays du Nord et du Sud.

« Le travail est loin d’être achevé« , a toutefois réagi l’alliance des petits Etats insulaires (Aosis) par avance. « On ne sera pas tranquilles tant que ce fonds ne sera pas financé convenablement et commencera à alléger le fardeau des communautés vulnérables« .

Reste en effet à savoir de combien sera doté ce fonds, qui sera initialement accueilli par la Banque mondiale. L’adoption ouvrirait la voie à l’annonce par des pays développés des premières promesses financières.

L’Union européenne, l’Allemagne, la France, le Danemark ainsi que les Emirats arabes unis sont censés s’engager d’ici samedi à quelques centaines de millions de dollars de mise de départ, selon des négociateurs interrogés par l’AFP.

Mais « on attend des promesses en milliards, pas en millions« , a pressé Rachel Cleetus, du groupe américain Union of Concerned Scientists (UCS).

Cette adoption dès le premier jour libérerait les délégués pour qu’ils se concentrent sur les autres batailles à l’ordre du jour, à commencer par les énergies fossiles.

Le pape François appelle  à éviter de céder aux «intérêts de quelques pays»

Par ailleurs, le pape François a appelé les participants à la COP28 de Dubaï à «penser au bien commun plutôt qu’aux intérêts de circonstance de quelques pays ou entreprises», dans un message publié sur le réseau social.

 «Espérons que ceux qui interviendront à la COP28 soient des stratèges capables de penser au bien commun et à l’avenir de leurs enfants plutôt qu’aux intérêts de circonstance de quelques pays ou entreprises», a-t-il écrit.

Le signal de la phase terminale de l’ère fossile

Le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, s’est montré encore plus direct: « si nous ne donnons pas le signal de la phase terminale de l’ère fossile telle que nous la connaissons, nous préparons notre propre déclin terminal ».

Au même moment, l’Organisation météorologique mondiale confirmait que l’année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée, avec « une cacophonie assourdissante de records battus. »

Le roi Charles III s’exprimera vendredi en ouverture de ce sommet de dirigeants, sans le président américain Joe Biden, remplacé par sa vice-présidente Kamala Harris, ni son homologue chinois, Xi Jinping.

Le président israélien Isaac Herzog profitera de l’occasion pour mener une série de réunions diplomatiques destinées à faire libérer d’autres otages détenus par le Hamas, ont indiqué ses services.

Il pourrait même croiser le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, car ils sont inscrits pour s’exprimer à quelques minutes d’intervalle vendredi.

Sur le front climatique, les Emiratis préparent un déluge inaugural d’engagements volontaires d’Etats pour, par exemple, tripler les renouvelables d’ici 2030 ou doper les aides financières des pays riches vers les plus vulnérables. Mais seuls les textes officiels adoptés pendant la COP, dans le méticuleux processus onusien où le consensus est obligatoire, auront une force comparable à ce que fut l’accord de Paris. ACP/C.L.

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