Kinshasa, 24 janvier 2022 (ACP).- Le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et Président en exercice de l’Union africaine (UA), qui suit de prêt la situation au Burkina Faso, a exigé la libération immédiate et inconditionnelle du Président Roch Marc Christian Kaboré, arrêté dimanche dans son Palais, à la suite d’un coup d’Etat perpétré par un groupe de militaires se réclamant du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
Dans un message posté sur son compte-twitter, le Président Félix Antoine Tshisekedi condamne fermement l’arrestation du Chef de l’Etat burkinabè, et appelle la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine et la Communauté internationale à œuvrer de concert pour une solution pacifique et non-violente de la crise politique au Burkina Faso.
La junte qui a, à sa tête, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, a démis Roch Kaboré de ses fonctions et pris le pouvoir.
Le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba assure désormais le pouvoir au Burkina Faso.
Dans un communiqué lu lundi à la télévision, par un capitaine, le MPSR a annoncé la fermeture des frontières à compter de minuit, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, un couvre-feu de 21 heures à 5 heures, ainsi que la suspension de la Constitution de la République.
Les putschistes se sont toutefois engagés au «retour à un ordre constitutionnel» dans «un délai raisonnable».
S’agissant du sort du Président Kabore, des sources sécuritaires ont annoncé qu’il était détenu par des soldats mutinés. Mais une source gouvernementale a ensuite affirmé que le Chef de l’Etat Kabore avait été «exfiltré» dimanche de sa résidence «avant l’arrivée des mutins qui ont tiré sur les véhicules de son convoi».
Au pouvoir depuis 2015, le Président Kaboré, réélu en 2020 sur la promesse de faire de la lutte antijihadiste sa priorité, était de plus en plus contesté par une population excédée par les violences jihadistes et son impuissance à y faire face.
Pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » à la lutte contre les jihadistes qui frappent ce pays depuis 2015, des forces combattantes ce sont mutinées dimanche dans plusieurs casernes de Ouagadougou, la capitale burkinabè.
Cette mutinerie s’est survenue alors que le Sahel est de plus en plus déstabilisé par les jihadistes qui touchent aussi le Niger et le Mali voisin, pays qui a été le théâtre de deux coups d’Etat en quelques mois.
Le 8 janvier dernier, rappelle-t-on, une dizaine de militaires et des civils avaient été arrêtés pour des suspicions de coup d’Etat au Burkina Faso. ACP/