Coup d’État au Niger: la Russie juge «peu probable » l’intervention des forces extrarégionales

Kinshasa, 04 août 2023(ACP).- Une intervention étrangère ne permettra pas de résoudre la crise au Niger, pays où un coup d’État a eu lieu le 26 juillet, ont estimé vendredi les autorités russes, au moment où le président nigérien déchu Mohamed Bazoum a appelé les États-Unis et la communauté internationale à agir, a-t-on appris des médias internationaux.

« Il est peu probable que l’intervention des forces extrarégionales puisse améliorer la situation», a déclaré à des journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tout en appelant à un «retour rapide à l’ordre constitutionnel » au Niger.

La junte suspend le signal de Radio France Internationale et de France 24

La junte nigérienne a fait suspendre, jeudi 03 août, le signal de Radio France Internationale et de France 24 au Niger.

Les acteurs des médias nigériens en appellent au sens de responsabilité, s’indigne Mouryya, La Voix du Niger. « La suspension de ces deux médias, et leur regard différent, est un très mauvais signe pour la vie des médias nigériens. Ils sont des acteurs majeurs en période de crise, ils peuvent contribuer à éclairer efficacement les défis et inspirer les offres de dialogue politique », poursuit Mouryya, qui se fait l’écho des protestations de RFI et France 24, lesquels s’indignent « de la rupture injustifiée de leurs larges programmes en direction du public nigérien ».

L’Évènement Niger, de son côté, a choisi de publier, sans commentaires, la déclaration intégrale du « président déchu » Mohamed Bazoum au Washington Post. « J’écris ceci en tant qu’otage. Le Niger est attaqué par une junte militaire qui tente de renverser notre démocratie et je ne suis qu’un des centaines de citoyens qui ont été arbitrairement et illégalement emprisonnés. Ce coup d’État, s’il réussit, aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier », prévient Mohamed Bazoum.

Reporters sans frontières (RSF) dénonce une nouvelle atteinte à la liberté de la presse et au pluralisme de l’information au Sahel. Sadibou Marong, le directeur de son bureau Afrique subsaharienne, explique que l’organisation avait commencé « à percevoir un certain nombre de signaux dans ce sens, avec des attaques contre des médias locaux » dans ce pays où un coup d’État s’est produit le 26 juillet.

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), dénonce une violation du droit du public à une information plurielle, dans un contexte sécuritaire déjà difficile dans le Sahel. ACP/

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