Cour de cassation: appel à lutter contre les antivaleurs dans le secteur judiciaire

Kinshasa, 26 novembre 2023 (ACP).- La Cour de cassation a invité, samedi à Kinshasa, les avocats des conseils de l’ordre à contribuer à la lutte contre les mauvaises pratiques dans le secteur de la justice en République démocratique du Congo, a appris l’ACP de source judiciaire.

« Nous avons été invités par le premier président de la Cour de cassation pour débattre sur les antivaleurs qui gangrènent le secteur de la Justice, notamment questions de la moralité aussi bien des magistrats et des avocats », a fait savoir Me Michel Shebele Makoba, bâtonnier national.   

« Il était également question de plancher sur les modalités d’améliorer le fonctionnement des services judiciaires en ce qui concerne le prononcé des jugements et l’organisation des audiences, et ensemble pour redorer l’image de la Justice », a-t-il informé à l’issue d’une séance de travail avecle premier président de la Cour de cassation.

Le bâtonnier national a pris l’engagement de moraliser les avocats afin de remettre de l’ordre dans le corps et de mettre fin à toutes les pratiques qui ternissent l’image de la justice en RDC.

« Nous avons entendu le premier président soulever la question de la corruption qui concerne les magistrats et les avocats que nous sommes. La bonne justice, il faut la voir dans les deux corps, c’est-à-dire la magistrature et le barreau, et nous sommes là pour mettre de l’ordre dans le barreau en vue de réprimer ce qui doit l’être », a ajouté Me Michel Shebele, avant de réaffirmer sa disponibilité à lutter pour que les avocats de différents barreaux de la République ne soient pas impliqués dans des dossiers de corruption.

Une justice au service de la population

Pour sa part, Me Jean-Claude Mbaki, bâtonnier du barreau près la Cour d’appel de Gombe, a affirmé avoir tiré des leçons, à l’issue de cette réunion, qui permettraient de rappeler aux avocats leur devoir de servir la population à travers une justice juste et non complaisante.

« Nous avons constaté la franchise et la volonté du premier président Elie-Léon Ndomba Kabeya de vouloir assainir le pouvoir judiciaire et ce, pour permettre à la justice d’être un outil au service de la population et du développement durable », a déclaré Me Jean-Claude Mbaki.

Il a affirmé que le premier président de la Cour de cassation les a amenés à comprendre quela noble mission qu’ils ont, de participer à la vie judiciaire, exige d’eux un comportement digne et de se défaire des attitudes qui sont en marge de la déontologie et de la législation. 

« Pour que les avocats puissent s’assumer en tant que partenaire de la Justice, ils doivent se départir de certains comportements qui sont en marge de la déontologie et de la législation, étant donné que le pouvoir judiciaire compte sur l’apport des avocats pour la bonne administration de la Justice », a souligné Me Jean-Claude Mbaki, exhortant ses confrères d’être des modèles tant devant les juges que les justiciables.

                              Une nouvelle image de la justice

Pour Me Gerald Ledi, secrétaire du conseil de l’ordre du barreau de Matete, les décisions judiciaires ne doivent plus être tributaires d’un certain nombre de choses, afin de donner une nouvelle image à la justice congolaise.

« Les juges ne doivent rien attendre des avocats et des justiciables avant de rendre leurs décisions, d’autant plus qu’ils ont prêté serment de respecter les lois de la République, et que leurs décisions sont prises au nom du Chef de l’Etat », a conseillé cet avocat.

« Nous voulons que l’appareil judiciaire de notre pays puisse refléter l’image de la politique imprimée par le Chef de l’Etat qui tient à une justice équitable tant pour les forts que pour les faibles, dans une société où personne n’est au-dessus de la loi », a argué Me Gerald Ledi.

D’après lui, le changement dans le secteur judiciaire passe aussi par la célérité dans le traitement des affaires et la prise des décisions.

« Pour changer l’image de la justice, il faut que les juges évitent la lenteur dans la prise des décisions, et respectent les délais prévus par la loi », a suggéré Me Gerard Ledi.

ACP/

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