Covid-19 au Brésil : Jair Bolsonaro nomme un quatrième ministre de la Santé depuis le début de la pandémie

Kinshasa, 16 mars 2021 (ACP).- Le Président brésilien, Jair Bolsonaro, a annoncé dans la soirée du lundi, avoir décidé de nommer un nouveau ministre de la Santé à un moment où le pays est durement frappé par une nouvelle vague de Covid-19, ont rapporté mardi des médias étrangers.

Ce sera le quatrième à accéder à cette fonction depuis le début de la pandémie. Le ministre sortant venait d’annoncer la commande de 138 millions de doses pour accélérer une campagne de vaccination encore trop lente. Le général Eduardo Pazuello, dépourvu de la moindre expérience médicale, avait été nommé par intérim à ce poste après la démission mi-mai 2020 de l’oncologue Nelson Teich.

 Ce dernier avait démissionné moins d’un mois après sa nomination pour s’être opposé, comme son prédécesseur, Luiz Henrique Mandetta, aux médicaments préconisés par Jair Bolsonaro pour traiter le virus, alors qu’aucun n’avait prouvé scientifiquement leur efficacité. « J’ai décidé ce soir de nommer Marcelo Queiroga ministre de la Santé », a déclaré Jair Bolsonaro lors d’une brève rencontre avec ses soutiens au palais présidentiel. La transition « devrait prendre deux à trois semaines », a-t-il ajouté.

 La nomination de Marcelo Queiroga, président de la Société brésilienne de cardiologie (SBC), intervient alors que l’épidémie ne cesse de s’aggraver au Brésil. Les hôpitaux sont au bord de la saturation dans la plupart des États et plus de 2 000 décès quotidiens ont été enregistrés à plusieurs reprises la semaine dernière.

La vaccination au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé avec près de 280 000 morts, n’a commencé qu’à la mi-janvier, avec seulement les vaccins AstraZeneca et CoronaVac, du laboratoire chinois Sinovac. Elle se poursuit à un rythme lent, en raison du manque de doses.

Quelque 9,8 millions de personnes ont reçu la première dose, soit environ 4,6 % de la population, et 3,6 millions la seconde seulement. Sous pression à cause de sa gestion chaotique de la crise sanitaire, le chef de l’État a très récemment changé de discours concernant la vaccination, admettant qu’elle était indispensable pour que l’activité économique puisse reprendre pleinement dans le pays de 212 millions d’habitants.

Pour l’épidémiologiste Mauro Sanchez, de l’université de Brasilia, le nouveau ministre aura la délicate tâche de tenter d’opérer un « changement de cap » dans la politique de santé du Brésil, devenu l’épicentre mondial de la pandémie. « Sans contrôle de la pandémie et avec l’émergence de nouvelles mutations, le Brésil est perçu comme une menace », a-t-il estimé.

Avant de se voir remercié, Eduardo Pazuello a annoncé lundi que le gouvernement avait acheté 100 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech, qui devraient être livrées d’ici à septembre, et qu’au second semestre devraient être livrées 38 millions de doses du vaccin Janssen, de la société pharmaceutique américaine Johnson & Johnson. Ces commandes portent à 563 millions le nombre de doses achetées par le Brésil auprès de plusieurs laboratoires. ACP/ Fng/Cfm/GGK/Thd

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