Kinshasa, 25 avril 2023 (ACP).- Un cessez-le-feu de 72 heures entré en vigueur mardi et globalement respecté, a été conclu entre l’armée et des paramilitaires sous l’égide des États-Unis, après dix jours de combats qui ont fait des centaines de morts et poussé des dizaines de milliers d’habitants au départ, a-t-on appris des agences internationales de presse.
Selon ces sources, cet accord est globalement respecté à Khartoum, où les évacuations continuent.
Dans Khartoum, les explosions et les tirs se sont faits rares mardi. Cependant, comme à chaque annonce de trêve, les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo ont accusé l’armée du général rival Abdel Fattah al-Burhane de continuer à survoler Khartoum. En revanche, il était impossible dans l’immédiat de savoir si les violents combats qui faisaient rage dans la vaste région du Darfour (ouest du Soudan) depuis le début des hostilités le 15 avril avaient baissé en intensité.
Peu avant minuit à Khartoum, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait annoncé avoir obtenu des engagements des deux camps à respecter « un cessez-le-feu » de 72 heures. L’intensité des combats dans plusieurs quartiers avait de fait baissé depuis samedi et le début des évacuations des ressortissants étrangers.
Par ailleurs, la France a annoncé mardi avoir évacué du Soudan 538 personnes, dont 209 Français, en organisant depuis dimanche des rotations aériennes entre Khartoum et Djibouti. Emmanuel Macron, qui s’exprimait à l’entame d’un conseil de défense à l’Élysée, a également donné des nouvelles rassurantes du soldat français blessé au cours de cette opération d’évacuation, dont la vie n’est plus en danger.
Le président français a salué « un travail exceptionnel, dans des conditions extrêmement difficiles des forces de sécurité intérieures mobilisées », pour mener à bien ces évacuations qui concernaient aussi « des ressortissants de pays partenaires, notamment africains, qui avaient sollicité notre assistance ». Au total, plus d’un millier de ressortissants de l’UE ont été évacués.
Mardi, le Royaume-Uni a lui aussi annoncé entamer l’évacuation de ses ressortissants, trois jours après celle de ses diplomates. Tokyo a de son côté annoncé mardi avoir évacué « tous les Japonais qui se trouvaient à Khartoum » et, lundi soir, près de 200 ressortissants d’une vingtaine de pays ont débarqué à Jeddah, en Arabie saoudite.
Environ 700 employés internationaux de l’ONU, d’ONG et d’ambassades « ont été évacués vers Port-Soudan », a indiqué l’ONU. Des dizaines d’autres humanitaires ont été évacués vers le Tchad. Ceux qui ne peuvent pas s’enfuir tentent de survivre, privés d’eau et d’électricité, soumis aux pénuries de nourriture et aux coupures d’internet et de téléphone.
Depuis le début des hostilités le 15 avril, explosions, raids aériens et tirs n’ont pas cessé à Khartoum, plongée dans le chaos. Plus de 450 personnes ont été tuées et plus de 4 000 autres blessées, selon l’ONU. L’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et les paramilitaires de son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, ont confirmé une « trêve dédiée à l’ouverture de couloirs humanitaires ». ACP/Kayu