Décès du pape François : et après ? 

Bruxelles, 21 avril 2025 (ACP).- Le pape François est décédé le lundi de Pâques à l’âge de 88 ans, alors que, bien qu’affaibli, il est apparu la veille au balcon de la Basilique Saint Pierre de Rome,  à l’occasion de Pâques.

À quoi doit s’attendre le monde catholique ? Selon les usages du Saint-Siège, après la mort d’un pape, un protocole bien rodé est suivi pour assurer la transition au sein de l’Église catholique. Celle-ci sera assurée par le cardinal qui a la charge de Camerlingue, c’est-à-dire qui fait office de « pape intérimaire » chargé de gérer l’Eglise jusqu’à l’élection d’un nouveau pape. Cette fonction est actuellement exercée par le Cardinal irlandais Kevin Farrell, préfet du dicastère (ministère) pour les laïcs, la famille et la vie, choisi par le Pape François lui-même en 2019.

Le camerlingue est chargé notamment de confirmer officiellement la mort du Souverain pontife. Traditionnellement, il frappe doucement trois fois le front du pape avec un marteau en argent en l’appelant par son nom de baptême. Une fois la mort confirmée, alors débute la période de vacance, « Sede Vacante », durant laquelle aucune décision majeure ne peut être prise.

Suivent ensuite les obsèques qui durent neuf jours, au cours desquels des messes et des prières sont organisées à travers le monde catholique. Le corps du pape est exposé dans la basilique Saint-Pierre pour permettre aux fidèles de lui rendre hommage. Après l’inhumation est organisé, entre quinze et vingt jours, un conclave pour élire un nouveau souverain pontife.

La succession 

Après l’inhumation, c’est le doyen du Collège des cardinaux qui convoque les 138 cardinaux électeurs (âgés de moins de 80 ans) pour élire un nouveau pape. Des conciliabules ont lieu pour débattre des enjeux actuels de l’Église, souvent avec toutes les tensions géostratégiques.

Les cardinaux, réunis en conclave et sous haute sécurité dans la chapelle Sixtine votent à bulletins secrets jusqu’à ce qu’un candidat obtienne une majorité de deux tiers. Les bulletins sont brûlés après chaque tour de vote : une fumée noire indique qu’un nouveau pape n’a pas été élu, tandis qu’une fumée blanche annonce l’élection d’un nouveau successeur de l’apôtre Pierre, suivie de l’annonce officielle en latin : « habemus papam » (nous avons un pape).

Ce processus, ancré dans des siècles de tradition, garantit une transition ordonnée et respectueuse au sein de l’Église catholique. S’il n’a fallu que deux jours pour l’élection du pape François, il a fallu trois ans (1268-1271) pour l’élection de Grégoire X, qui succéda au pape Clément IV. C’est d’ailleurs depuis Grégoire X que l’élection d’un pape se déroule en dehors de toute pression extérieure, le conclave étant coupé du monde.

Six noms se détachent pour la succession du Pape François, à en croire de nombreux médias : le cardinal Pietro Parolin (70 ans), actuel Secrétaire d’État du Vatican et numéro deux du Saint-Siège (Italien) ; le cardinal Jean-Marc Aveline (66 ans), proche du pape François et archevêque de Marseille ( Français) ; le cardinal Robert Sarah (79 ans), figure de l’aile traditionaliste, archevêque de Conakry et ancien préfet de la Congrégation pour le Culte divin (Guinée Conakry), le cardinal Pierbattista Pizzaballa (59 ans), patriarche latin de Jérusalem (Italien), Matreo Zippi, archevêque de Bologne et président des évêques italiens (Italien) et Luis Antonio Tagle, préfet du dicastère pour l’Évangélisation aux Philippines et théologien très populaire en Asie.

D’autres sources citent également le président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Sceam), le cardinal congolais Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, la plus grande ville du monde catholique avec 52 millions de pratiquants, dans un continent qui abrite 250 millions de catholiques.

Mais comme le stipule le dicton, « qui entre pape au conclave, en sort …cardinal » !

ACP/

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