Défis et opportunités géostratégiques : « la RDC ambitionne de devenir un pays à revenu intermédiaire » (Vice-Premier ministre de l’Economie)

Kinshasa, 29 mai 2025 (ACP). – La République démocratique du Congo (RDC) a affirmé à travers les documents stratégiques, son refus de demeurer une économie à faible revenu, mais ambitionne de devenir un pays à revenu intermédiaire, a indiqué jeudi, le vice-Premier ministre de l’Economie, lors d’une conférence sur la valorisation des réalisations multisectorielles du pays.

« La République démocratique du Congo s’est fait preuve d’une résilience remarquable. (…) Avec des investissements directs étrangers réguliers sur les 20 dernières années, en moyenne de 2 milliards de dollars vont essentiellement dans le secteur minier. (…) Mais est-ce que nous devrions nous en satisfaire ? Malheureusement non, pour le moment, parce que nous avons un pays à faible revenu. Et dans tous les documents de planification stratégique, la RDC affirme son refus de demeurer une économie à faible revenu. Et son ambition est de devenir à plus ou moins bref horizon, un pays à revenu intermédiaire », a déclaré Daniel Mukoko, vice-Premier ministre de l’Economie. Intervenant autour du thème : « La RDC entre défis structurels et opportunités géostratégiques. Quel modèle vous attire une économie résiliente ? », le vice-Premier ministre de l’Economie a expliqué que pour relever ces défis structurels et géostratégiques, le pays doit vaincre deux obstacles majeures, notamment l’instabilité et la faible attractivité.

Le vice-Premier ministre de l’Economie

« Pour dépasser justement ce tas, faire ce bond d’une économie à faible revenu à une économie à revenu intermédiaire, nous devons vaincre deux démons. Le démon de l’instabilité et le démon de la faible attractivité. Mais pour vaincre ces deux démons, la partie difficile, c’est qu’ils sont liés entre eux, parce qu’aujourd’hui, nous avons trois provinces, dont celle de l’Ituri, du Nord-Kivu et la province du Sud-Kivu qui sont sous le régime d’état de siège. Donc certains territoires sont aujourd’hui occupés par les rebelles et les conditions de vie ne sont pas favorables à une forte croissance économique », a-t-il ajouté. Dans le souci de bien structurer l’économie congolaise, Daniel Mukoko a soutenu que la RDC doit s’ouvrir et entretenir des relations de bon voisinage.

« Donc, d’une manière ou d’une autre, la RDC va avoir besoin d’être intégrée aux espaces qui l’entourent. Neuf voisins, c’est probablement ces neuf qui constituent des menaces. (…) Et pour bien structurer cette économie, nous devons nous ouvrir vers l’Est, vers le Sud, vers le Nord. Et donc nous avons besoin d’avoir des relations de bon voisinage », a-t-il dit, avant de rappeler qu’après la prestation de son serment le 24 janvier 2019, le Président de la République Félix Tshisekedi avait rencontré les Chefs d’Etat de neuf pays limitrophes pour proposer une collaboration économique, des partenariats autour des richesses de la République démocratique du Congo.

Des avancées réalisées par le Président Tshisekedi dans le domaine sanitaire

Le ministre de la Santé

Parlant des avancées réalisées par le Chef de l’Etat dans le domaine sanitaire, le ministre de la Santé, le Dr Samuel Roger Kamba a souligné le grand projet d’infrastructures lancé par Félix Tshisekedi dans le but de répondre aux besoins sanitaires des populations. « Le Président de la République a lancé effectivement ce grand projet d’infrastructure pour que nous puissions avoir des infrastructures capables de répondre à nos besoins. Nous venons d’inaugurer un certain nombre d’établissements. Nous avons inauguré l’établissement des diagnostics à Kananga, un autre à Mbuji-Mayi. Nous venons de construire un hôpital moderne à Lubumbashi. Nous sommes dans un projet qui va permettre à chaque province, on en a 26, d’être dotées d’un hôpital moderne, c’est-à-dire un endroit où on peut faire des laboratoires, de telle sorte que les gens puissent avoir un accès aux soins diminués par rapport à ce qui est habituel. Donc, nous sommes en train d’investir dans les infrastructures de santé », a-t-il dit.

A cette occasion, le Dr Samuel Roger Kamba a soutenu l’idée selon laquelle, pour participer à l’inclusion financière, il faudra investir dans la production locale. « Je crois qu’à la conférence de gouverneur qui va avoir lieu dans plus ou moins 15 jours, nous allons présenter, par exemple, l’étude des habiletés que nous avons finalisée pour montrer que nous sommes capables de fabriquer les moustiquaires imprégnées que nous importons. Nous pouvons les produire ici », a-t-il défendu. De son côté, le directeur de cabinet adjoint (Dircaba) du Président de la République en charge des questions économiques et financières, André Wameso, s’est appesanti sur la situation géographique du pays, en passant par la conférence de Berlin, qui a circonscrit le contour des pays africains, dont celui de la RDC. Il a insisté sur l’engagement du Chef de l’Etat, dont la vision sur la RDC « ne peut se réaliser de manière endogène ». D’où, a soutenu M. Wameso, l’approche exogène est prioritaire pour construire la paix, la stabilité et l’épanouissement du peuple congolais.

La diplomatie présidentielle, un espace d’interface normative

Représentant la Dircaba du Chef de l’Etat en matière des questions politiques, juridiques et diplomatiques, Mme Bijou Banyaku a indiqué que la diplomatie présidentielle peut être vue non comme une simple activité protocolaire, mais comme un espace d’interface normative, où les normes de l’État, des organisations internationales et des communautés locales sont appelées à interagir. Dans cette perspective, a-t-elle dit, la présidence peut jouer un rôle de passeur d’ordre juridique, en promouvant une espèce de diplomatie hybride, où le droit écrit et le droit vécu coexistent dans les processus de paix. Exposant sur le thème : « Le rôle de la présidence de la RDC dans la consolidation de la paix à travers les outils de diplomatie bilatérale et multilatérale », Mme Bijou Banyaku a fait savoir que la consolidation de la paix ne saurait se penser indépendamment de son environnement social, culturel. D’où, a affirmé Mme Banyaku, le rôle de la présidence en tant qu’organe institutionnel suprême s’inscrit dans une dynamique où s’entreposent des logiques de légitimité historique, des constructions ethno-identitaires et une mémoire collective marquée par des décennies de conflits.

« La diplomatie présidentielle constitue un pilier central des efforts de consolidation de la paix, mais elle gagnerait en efficacité si elle reconnaissait pleinement le pluralisme juridique à l’œuvre de la société congolaise. L’intégration des normes coutumières et des régulations locales dans les démarches diplomatiques peut renforcer la légitimité des processus de paix et permettre le stabilisateur de la société », a-t-elle conclu.

L’augmentation des dépenses des infrastructures, fruit des réformes

« La RDC dispose d’un grand potentiel. Et pour que ce potentiel-là devienne réalité, il faut absolument des réformes qui doivent être engagées dans le domaine des finances publiques particulièrement, de manière à accompagner tous les autres efforts et actions pour accélérer la marche vers le développement. Et c’est dans ce cadre-là que le ministère des Finances qui est sous la direction de son excellent M. le ministre Doudou Fwamba est engagé dans différentes réformes et l’amélioration de la qualité de la dépense, notamment avec l’augmentation des dépenses des infrastructures qui aujourd’hui atteignent 6% de l’ensemble des dépenses pour pouvoir augmenter l’attractivité, connecter l’économie et réduire les coûts de transaction et d’exploitation des entreprises », a déclaré Alain Malata, directeur de cabinet du ministre des Finances.

En ce qui concerne les recettes, il a expliqué qu’il y a des bonnes perspectives avec toutes les réformes qui sont engagées, notamment en rapport avec le renforcement de la mobilisation de la TVA, de l’impôt sur les revenus, la lutte contre les flux financiers illicites. « Nous avons passé le cap de 9 milliards, de 10 milliards de dollars et notre objectif, c’est d’atteindre un niveau des recettes qui correspond en 2028 à au moins 20% du PIB. Donc, avec toutes les réformes qui sont engagées, avec la rationalisation des procédures liées à la mobilisation des recettes, la digitalisation, l’introduction de la facture normalisée, la coopération fiscale avec nos partenaires internationaux pour lutter contre l’évasion fiscale, l’élargissement de l’assiette fiscale avec notamment l’identification des différents types de contribuables qui, à l’époque, n’étaient pas pris en charge par les services de l’impôt, nous allons croire que, graduellement, nous allons gagner des points qui vont amener notre pression fiscale de 15% à l’heure actuelle à 20% d’ici 2028 », a-t-il conclu.

Organisée par le bureau de l’ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat, cette conférence a réuni plusieurs invités de marque venus des différents pays. Il s’agit entre autres, de la France, la République centrafricaine, le Cameroun, la Bénin et l’Afrique du Sud. ACP/

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