Dernière phase des évacuations à Kaboul, Paris plaide pour une zone protégée

Kinshasa, 29 août 2021 (ACP).- Les toutes dernières évacuations s’opèrent à l’aéroport de Kaboul à deux jours du retrait américain prévu. Dans le même temps, Emmanuel Macron a déclaré dimanche que la

France et le Royaume-Uni comptaient défendre l’idée lundi à l’ONU de la création à Kaboul d’une safe zone, ont indiqué des médias étrangers. Selon ces sources, le rythme des évacuations a baissé ces derniers jours, à mesure que de nombreux pays européens, dont le

Royaume-Uni et la France, annonçaient avoir achevé les leurs, à deux jours de la date butoir du 31 août prévue pour le retrait américain qui signera la fin de 20 ans d’une guerre infructueuse contre les Talibans.  Ce court délai fait craindre qu’une partie des Afghans qui

se disent menacés par les Talibans, notamment ceux qui ont travaillé avec des forces ou civils étrangers au cours des deux dernières décennies, ne seront pas évacués, ont ajouté ces sources.  La situation chaotique à l’aéroport de Kaboul, assailli juste après le retour des Talibans par des milliers de candidats à l’exil, a pris un tour dramatique jeudi avec le bain de sang provoqué par l’attaque suicide revendiquée par l’EI-K, rival des Taliban et auteur de plusieurs attentats meurtriers dans le pays ces dernières années.   La tension y restait vive dimanche, Joe Biden ayant estimé samedi soir que la situation sur les lieux restait extrêmement dangereuse » et « la menace d’une attaque terroriste contre l’aéroport élevée, ajoutant avoir été informé par ses commandants « qu’une attaque était très probable dans les 24 à 36 heures ».  Quelques heures après, l’ambassade américaine à Kaboul a exhorté tous les Américains à quitter les abords de l’aéroport, comme elle l’avait fait ces derniers jours, « en raison d’une menace précise et crédible ».  Selon les derniers bilans de l’attentat de jeudi, 90 morts et 150 blessés ont été recensés dans les hôpitaux locaux. Certains médias locaux ont fait état d’un bilan de 170 morts. Treize soldats américains et deux Britanniques ont également péri.  En représailles, l’armée américaine a annoncé que ses drones avaient bombardé des « cibles importantes » de l’EI-K dans l’est afghan, tuant deux jihadistes de haut rang, sans révéler de noms.

« Cette frappe n’était pas la dernière », a prévenu Joe Biden. « Nous

continuerons à traquer tout individu impliqué dans cet attentat odieux et les ferons payer », a ajouté le Président américain.  À Kaboul, les Taliban consolidaient leur emprise, notamment autour de l’aéroport, dernière enclave occupée par les Occidentaux, menés par les Américains, avant le retrait.  Des combattants talibans lourdement armés ont circulé samedi sur les terrains et dans les bâtiments annexes de l’aéroport, selon des journalistes de l’AFP, alors que des soldats américains les observaient depuis le toit du terminal passager.  Alors que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité doivent se réunir lundi au sujet de la crise afghane, Londres et Paris élaborent un « projet de résolution » qui « vise à définir, sous contrôle onusien, une ‘safe zone’ à Kaboul qui permette de continuer les opérations humanitaires », a indiqué Emmanuel Macron.  La France compte sur l’aide du Qatar qui, grâce à ses bonnes relations avec les Taliban, « a la possibilité d’aménager des opérations de pont aérien ou de réouverture de certaines lignes aériennes », a précisé M. Macron depuis Bagdad, où il assiste à un sommet régional. ACP/CL/Awa

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