Derniers hommages à l’éditeur du journal « Le Phare » Polydor Muboyayi

Kinshasa, 17 juillet 2021 (ACP).- Le ministre de la Communication et des médias, Patrick Muyaya et les représentants de différents  organes et corporation de la presse et politique, ont rendu leurs derniers hommages à l’éditeur et directeur général du quotidien  «Le Phare » et président de l’Observatoire des médias congolais (OMEC), Polydor Muboyayi Mubanga décédé samedi 26 juin  2021 aux USA des suites de maladie.

Tour à tour, le ministre de la Communication et des médias, le directeur du cabinet adjoint du Chef de l’Etat, les représentants du Conseil  supérieur de l’audio-visuel et de la communication (CSAC), de l’Union nationale de la presse congolaise(UNPC), de l’OMEC, du journal « Le Phare », de la famille biologique et des enfants du défunt et  des amis et connaissances , ont salué ses qualités morales, intellectuelles et professionnelles  ainsi que de  nombreux services qu’il a rendus  à la presse congolaise et à la nation tout entière pendant 49 ans.

Ils ont donné des témoignages éloquents sur ce chevalier infatigable de la plume,  soulignant son  engagement  à l’éclosion des médias congolais, son sens élevé de l’encadrement  et de la formation de la jeunesse.

Polydor Muboyayi, ont-ils indiqué, était de son vivant un  prédicateur du code de bonne conduite des journalistes et de l’éthique professionnelle, gardien durant toute sa prestation  de l’âme d’un journaliste – reporter  de qualité, un modèle  à suivre  dans l’assiduité au travail et prestation de qualité  , porteur des valeurs notamment l’ honnêteté ,  la dignité humaine , l’amour des autres .

Mort à  l’âge de  72 ans, Polydor Muboyayi Mubanga laisse une veuve et sept enfants.

Brève note biographique

Né en 1949, Polydor Muboyayi a entamé sa carrière professionnelle au début des années 1970 au quotidien « Etoile » où il s’était fait un nom avant d’intégrer le journal Salongo de Paul Bondo Nsama.

Au fil du temps, il deviendra directeur de rédaction au journal Salongo de 1972 jusqu’en janvier 1983, pour fonder son propre journal « Le phare » qu’il hissera parmi les principaux médias du pays.

Polydor Muboyayi, qui a fait de son journal  une référence dans l’univers médiatique congolais, est donc le premier à avoir créé la première presse libre, car « Le Phare » est né en 1983 en pleine dictature de Mobutu. Il aura connu dans sa vie des arrestations, enlèvements, menaces et autres pressions. Mais il a tenu bon.

Il a été élu  à la présidence de l’Observatoire des Médias Congolais (OMEC) lors du Congrès national de la presse, qualifié de « Congrès de la refondation », qui a réuni durant une semaine, plus de 200 personnes , au Centre Nganda à Kinshasa, en mars 2004.

Pour la première fois depuis 1989, l’ensemble de la presse congolaise, écrite et audiovisuelle, de la capitale et des provinces s’était réuni afin de réfléchir à son mode d’organisation et aux grands enjeux auxquels elle se trouve confrontée. C’est à la suite de ce Congrès que  l’Union nationale de la Presse du Congo (UNPC) et l’Observatoire des médias congolais (OMEC) ont vu le jour.

Il avait été décoré le 14 juillet 2014, de la médaille de l’Ordre du Mérite de la France, sur décision du Président de la République française « pour avoir beaucoup œuvré pour le développement de la presse privée en RDC ».

« Il s’est investi totalement dans la réorganisation de la presse congolaise depuis les états généraux de la communication en passant par l’avènement de l’instance d’autorégulation de la presse congolaise, sans compter les efforts qu’il déployait au quotidien dans le cadre de la lutte pour la liberté de la presse en République démocratique du Congo », avait affirmé l’ambassadeur de France en RDC.

Plume respectée, analyste méticuleux et pondéré,  Polydor Muboyayi Mubanga avec une mémoire « d’éléphant » sur l’histoire politique de la RDC. Il fut donc un modèle, une référence et une boussole pour les jeunes journalistes hommes et femmes.

Le 18 juin 2006, Polydor Muboyayi avait marché avec tous les journalistes et professionnels des médias réclamant la sécurisation des journalistes avec les assassinats de Bampuwa wa Mulamba, Franck Ngyke et son épouse à Kinshasa.

Affaibli depuis quelques années par des ennuis de santé, il s’était retiré momentanément aux États-Unis où réside sa famille, avant de revenir au pays à l’avènement du régime Tshisekedi au pouvoir. C’est en terre américaine, où il était retourné qu’il a rendu l’âme. ACP/ZNG/Cfm

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