Kinshasa, 22 octobre 2021 (ACP).- Le Collectif congolais des organisations environnementales et de défense des droits humains (COEDH) tient à la révisitation sans complaisance de nouveaux contrats de cession des concessions forestières conclus en République démocratique du Congo depuis 2002, dans un communiqué rendu public lundi, dont une copie est parvenue à l’ACP.
S’appuyant sur l’intervention du Chef de l’Etat lors du dernier Conseil des ministres, le collectif met en exergue l’illégalité de ces nombreux contrats forestiers entachés d’irrégularités.
Le Président de la République, a rappelé le COEDH, a invité la ministre de l’Environnement à surseoir à ces contrats douteux en attendant le résultat de l’audit, et d’en faire rapport au gouvernement lors du prochain conseil des ministres.
Le collectif se propose de voir cette révisitation se faire dans une totale transparence et en toute indépendance.
Le COEDH juge cependant légale la signature de quelques contrats des concessions forestières dont celle effectuée sous le ministre de l’Environnement sortant Claude Nyamugabo.
Selon le collectif, il ne s’agissait nullement de nouvelles cessions forestières mais plutôt de la réattribution de celles toujours existantes dans le strict respect du moratoire et cela après que l’administration forestière, celle-là même à qui on demande de statuer sur le rapport technique des actes qualifiés de « suspect », ait pu produire des éléments légaux qui ont permis cette réattribution.
« Sous le ministre Nyamugabo, au nom du Gouvernement et grâce au concours des partenaires internationaux, dont CAFI, il avait été décidé le recrutement d’un cabinet international indépendant pour une revue légale de toutes les concessions forestières de la RDC. Et à son départ, l’on avait déjà procédé à l’ouverture des plis », note-t-on.
A la veille de la COP 26, le collectif invite le Gouvernement à répondre à des questions substantielles sur ses priorités sectorielles car étant dans le devoir d’assumer les actifs et les passifs des précédents au nom de la continuité de l’action publique.
Il demande aussi de se garder en même temps de jouer au jeu de certaines ONG à la recherche de financement ou d’amadouer vainement les donateurs dont les fonds ne se limitent qu’aux eux effets d’annonce sans jamais profiter aux communautés locales.
Ce collectif des environnementalistes met en enfin en garde contre une catastrophe climatique et de biodiversité imminente à la suite d’un plan visant à lever un moratoire de près de 20 ans sur les nouveaux titres d’exploitation forestière en RDC.
ACP/Kayu/RN/OB/Cfm/Nig/SGB/TKM