Kinshasa, 28 décembre 2020 (ACP).- Le gouvernement tchadien a décidé de lancer une opération de désarmement à travers tout le territoire face à l’ampleur des conflits intercommunautaires avec l’usage systématique des armes de guerre occasionnant de nombreuses victimes dans plusieurs provinces du pays, a annoncé samedi le ministre d’État et secrétaire général de la présidence, Kalzeube Payimi Deubet.
Ce désarmement sera supervisé par une commission mixte composée de gendarmes, de gardes nomades et de militaires et dirigée par trois haut gradés des armées, notamment le général Taher Erda Taïro, directeur général des Renseignements militaires et ancien chef d’Etat- major général des armées, et le général Djontan Hoïnati Marcel, directeur général de la gendarmerie nationale.
Il « doit se faire avec rigueur mais dans le respect des lois républicaines en la matière », a indiqué M. Deubet.
« La commission dispose d’un délai de deux mois renouvelable éventuellement après évaluation du rapport d’étape dûment motivé et soumis au Maréchal du Tchad, président de la République. La commission peut faire recours à toute personne civile ou militaire qui peut l’aider dans l’accomplissement de sa mission », a précisé M. Deubet.
On rappelle à ce sujet que plusieurs provinces du pays sont régulièrement le théâtre d’affrontements intercommunautaires, généralement entre éleveurs et agriculteurs. Il y a une dizaine de jours, 24 personnes ont été tuées dans des violences dans la province du Batha (centre).
Les affrontements les plus sanglants ont eu lieu en 2019 dans les provinces du Ouaddaï et du Sila, à l’est frontalier avec le Soudan où l’on a dénombré 110 morts et 58 blessés. Ce qui a poussé le gouvernement à décréter l’état d’urgence dans ces régions et à lancer une opération de désarment qui, de l’avis de plus d’un, n’aura pas résolu le problème, en regard de la persistance des affrontements. ACP/Kayu/NKV