Déstabilisation de certaines provinces: des mesures préventives et correctives attendues du Gouvernement (Président Tshisekedi)

Kinshasa, 24 mai 2025 (ACP).- Le Président Tshisekedi a chargé le vice-Premier ministre de l’Intérieur d’examiner les cas de déstabilisation d’institutions provinciales en cours, et d’y apporter des mesures préventives et correctives, avant la conférence des Gouverneurs prévue à Kolwezi au Lualaba (sud-ouest de la République démocratique du Congo), a-t-on appris de source officielle.

« Face à cette situation préoccupante, le Président de la République a instruit le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur de procéder, sous la coordination de la Première ministre, à l’examen prioritaires de cas de déstabilisation des institutions provinciales en cours et en perspective. Il lui appartient également de formuler dans les meilleurs délais des propositions de mesures préventives et correctives susceptibles d’être discutées et, le cas échéant, adoptées en marge de la 12ème conférence des gouverneurs déjà programmée », a rapporté Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, dans sa lecture du Compte-rendu du 44ᵉ Conseil des ministres.

En outre, le Chef de l’Etat a déploré cette recrudescence de la déstabilisation de certains exécutifs provinciaux par les assemblées provinciales, estimant qu’elle constitue un facteur de fragilisation de l’unité et de la cohésion nationale.

« Là où la stabilité institutionnelle devait servir de socle de   cohésion nationale, elle s’est retrouvée compromise, au détriment de nos concitoyens (…). Alors que notre pays traverse une crise sécuritaire majeure dans sa partie Est, crise qui requiert une mobilisation unitaire de toutes les forces vives de la Nation, nous assistons paradoxalement à la recrudescence d’actes de déstabilisation dans certains exécutifs provinciaux », a-t-il dit.

Précédemment, le Chef de l’État avait rappelé le double objectif de démembrement des provinces, à savoir: consolider l’unité nationale mise à mal par des conflits successifs et promouvoir un développement de proximité, le constituant ayant structuré l’Etat en 26 provinces.

Des crises récurrentes

Lors de la 11ème Conférence des gouverneurs, tenue en novembre 2024 à Kalemie, dans la province du Tanganyika, le chef de l’Etat avait déjà évoqué les tensions récurrentes entre gouverneurs et assemblées provinciales parmi les défis qui entravent le développement des provinces.

« L’absence de cohésion institutionnelle entre les gouverneurs et les assemblées provinciales, qui limite l’efficacité de notre action sur le terrain.  Les tensions récurrentes entre ces institutions, combinées à la fragilisation du pouvoir traditionnel, mettent à mal l’unité et la stabilité de nos provinces », avait-il déclaré.

Suite à une crise récente entre les organes exécutif et législatif de la province du Kasaï Oriental, le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa a été mis en accusation, depuis le 10 mai courant, par les députés provinciaux, au terme d’une plénière, pour « détournement de fonds d’investissement de 3 millions de dollars américains et mauvaise gouvernance ».

Il a été enjoint lundi 19 mai, dans un message du vice-Premier ministre de l’Intérieur, de céder la gestion de ladite entité à son adjoint, chargé d’assumer l’intérim et d’expédier les affaires courantes.

« Vous saluer et vous enjoindre, toutes affaires cessantes, de procéder à la remise et reprise avec le vice-gouverneur de province, qui doit assumer l’intérim pour expédier les affaires courantes, sous la supervision de Monsieur l’inspecteur provincial de l’IGTER », lui avait écrit Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et sécurité.

Selon ce télégramme signé par M. Shabani, l’intérim doit se faire « avec le concours des membres du comité provincial de sécurité ».

Rappelons que les députés provinciaux du Kasaï Oriental, avaient déjà eu à voter en juillet 2023 une résolution portant mise en accusation d’un gouverneur de cette entité et deux de ses ministres.

« Le gouverneur Patrick Matthias Kabeya Matshi Abidi est mis en accusation pour outrage à l’assemblée provinciale du Kasaï Oriental et détournement des deniers publics », avait déclaré le rapporteur du bureau de cette Assemblée provinciale de l’époque, Kizito Mukendi.

ACP/

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