Deux morts dans des violences ethniques entre pêcheurs et bergers au Cameroun

Kinshasa, 09 décembre 2021 (ACP).– Deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées mercredi dans l’Extrême-Nord du Cameroun, près de la frontière avec le Tchad, dans des affrontements entre pêcheurs et bergers, ont indiqué jeudi des médias étrangers.

Des pêcheurs mousgoums « venus de toute part » ont attaqué des quartiers peuplés principalement de bergers arabes choas à Kousséri, a déclaré le préfet Jean-Lazare Ndongo sur la CRTV. « Nous avons deux décès », a-t-il ajouté, précisant qu’il avait également « des blessés ».

Les raisons de ces affrontements n’ont pas été communiquées par les autorités. « En dépit des efforts des forces déployées pour tenir la ville, ils ont incendié quelques maisons notamment dans les quartiers à grande consonance arabe », a déclaré le préfet. Selon Jean-Lazare Ndongo, les assaillants ont été repoussés et la ville a reçu « quelques renforts en hommes ». A Kousséri, les Mousgoums ont attaqué avec des flèches et les Arabes ont réagi », explique un responsable d’une ONG. « Le calme est revenu après les affrontements », a-t-il assuré.

De nombreux habitants ont fui leurs domiciles et se sont réfugiés au Tchad voisin. »Plusieurs femmes et enfants ont pu traverser le fleuve à bord de pirogues pour se réfugier à l’ouest de N’Djamena », avance Khala Ahmat Senoussi, président de la Croix-Rouge au Tchad. Dans un communiqué, le président de la junte au pouvoir au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a évoqué une « situation préoccupante » et appelé « faire preuve de solidarité et d’hospitalité vis-à-vis de ces personnes forcées à quitter leur pays pour se sauver ».

En août, 12 personnes avait été tuées et 48 blessées dans des affrontements intercommunautaires entre pêcheurs et bergers, toujours dans l’Extrême-Nord du Cameroun.

Les affrontements entre ces deux communautés avaient éclaté à la suite de disputes au sujet de la gestion et de l’accès à l’eau, selon les autorités. Les conflits meurtriers entre ethnies sont relativement rares au Cameroun mais fréquents au Tchad et au Nigeria, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs semi-nomades. ACP/

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