Kinshasa, 30 juin 2025 (ACP).-En République démocratique du Congo, de nombreux partis politiques sombrent dans l’oubli ou s’effacent après la disparition de leurs fondateurs. Cette réalité met en lumière la personnalisation excessive du pouvoir politique et l’absence de structures durable et impersonnelle au sein des formations politiques.
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En effet, depuis l’indépendance, la scène politique congolaise est marquée par la prolifération de partis pour la plupart créésautour des hommes forts et influents.
A leur mort, ces structures s’effondrent ou deviennent inactives. Cette situation pose questions sur la nature des partis politiques : sont-ils des instruments citoyens ou de simples outils personnels de conquête du pouvoir ?
Ce constat, loin d’être anodin, révèle des failles structurelles majeures dans la manière dont les formations politiques sont conçues et gérées dans le pays.
Des partis incarnés par un seul homme

Dans l’histoire politique congolaise, plusieurs partis ont été fortement liés à la figure de leurs fondateurs. Le cas le plus emblématique est celuidu Mouvement populaire de la Révolution (MPR), parti-Etat sous Mobutu Sese Seko, qui a disparu avec la chute de son géniteur.
D’autres formations politiques ont connu le même sort : l’Union des Démocrates Mobutismes (UDEMO) de Nzanga Mobutu, n’a pas survécu à l’effacement du fondateursur la scène de la politique active. ; le RCD a disparu des radars avec le retrait d’Azarias Ruberwa, l’Union des Fédéralistes et des Républicain (UFERI) s’est éteinte après la mort de Nguz Karl I-Band ; le PDSC est mort avec Joseph Ileo.
Pire, les grands partis-flambeaux de la lutte pour l’Indépendance du Congo sont aujourd’hui inconnus de la nouvelle génération . Il s’agit du MNC/Lumumba et de l’ABAKO de Kasa-Vubu et Nzeza Landu.
Une faiblesse idéologique et organisationnelle
Ces formations souffrent généralement d’un mal structurel : elles sont souvent bâties autour d’un individu plus que d’une idée au lieu d’une idéologie claire, d’un ancrage local fort et d’une vision à long terme. Le programme politique, lorsqu’il existe, est secondaire face à la population du fondateur. Résultat : sans figure centrale, le parti perd sa raison d’être et sa capacité à mobiliser.
Un autre facteur clé : l’absence de mécanismes démocratiques internes. Les successions sont rarement préparées, les débats internes sont inexistants si pas évités, et les postes clés sont confiés à un cercle restreint. A la mort du leader, des querelles intestines ou le désintéressement général du système de relève se mettent en place.
Une instabilité qui affaiblit la démocratie
La disparition rapide de ces partis nuit à la stabilité du paysage Politique congolais et favorise la transhumance politique ou mieux le vagabondage politique, fragilise la culture politique citoyenne et entretient une logique de personnalisation du pouvoir. Il en résulte un manque de repères durables pour les jeunes élites, tandis que les partis politiques deviennent des instruments temporaires, souvent tournes vers l’échéance politique immédiate
Pour sortir de cette logique, il devient urgent que les partis politique s’ancrent dans des idéologies cohérentes au service du pays, non d’une seule personne.
Car tant que les partis congolais demeurent dépendants d’un homme plutôt que des porteurs d’une vision collective, leur pérennité sera fragile et éphémère.
Pour s’enraciner durablement, la démocratie congolaise a besoin de partis forts organises, structurés et capables de survivre à leurs fondateurs.
ACP/