Kinshasa, 04 février 2021 (ACP).- Dix soldats maliens ont été tués mercredi dans une attaque imputée à des djihadistes contre leur poste dans le centre du pays, un des foyers de la violence qui ensanglante le Sahel, à deux semaines d’un sommet franco-sahélien consacré à la
sécurité dans la région, ont rapporté jeudi des médias étrangers.
Tadayt, organe de propagande proche d’Al-Qaïda, a attribué cette attaque au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ou Jnim en arabe), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda.
D’après ces sources, c’est la plus meurtrière attaque en 2021 contre les forces maliennes qui ont perdu des centaines d’hommes de cette manière ces dernières années.
Les assaillants ont eu recours à un véhicule blindé, selon un responsable sécuritaire et un porte-parole de l’armée française.
Le poste de Boni, entre Douentza et Hombori dans la région de Mopti, a été attaqué vers 6h par des individus lourdement armés à bord de véhicules blindés. Dix dépouilles ont été acheminées par un hélicoptère de la mission de l’ONU (MINUSMA) à l’aéroport de Sévaré,
près de Mopti, et huit blessés évacués vers un hôpital, ont précisé des responsables locaux sous le couvert de l’anonymat, suivant une pratique courante pour de telles informations.
L’attaque a causé des dégâts importants dans le camp, selon un des responsables sécuritaires. L’armée malienne a indiqué sur les réseaux sociaux avoir reçu l’appui aérien de Barkhane, la force anti djihadiste française au Sahel.
Selon le porte-parole de l’armée française, le colonel Frédéric Barbry a fait état de l’intervention d’un drone, ainsi que de mirages 2000 et de deux hélicoptères Tigre qui ont procédé à plusieurs frappes.
« Les forces armées maliennes ont procédé à un repli tactique
et se sont regroupées à l’extérieur du camp pour contenir les assaillants et appeler les renforts », a-t-il expliqué, faisant état d’une vingtaine de djihadistes neutralisés et précisant que le véhicule blindé ainsi que 16 motos avaient été détruits. Les violences se sont propagées vers le centre du pays, qui en est devenu un des principaux foyers, et vers le Burkina Faso et le Niger voisins.
Les groupes armés apparus en 2015 dans le centre du Mali ont prospéré sur les anciens antagonismes liés à la terre, entre éleveurs et agriculteurs et entre ethnies peul, bambara et dogon. Ils attaquent tout ce qui reste de représentation de l’État et fomentent ou attisent ces tensions. ACP/ZNG/Awa