Doha : ouverture de la 5ème conférence de l’ONU sur les pays moins avancés

Kinshasa, 05 mars 2023 (ACP).- Des Chefs d’État et des responsables de différentes Nations se sont réunis dimanche à Doha pour l’ouverture de la 5ème conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, ont rapporté des médias internationaux.

Selon ces sources, les dirigeants des pays les moins avancés étaient réunis sous l’égide de l’ONU, promettant des « actions concrètes » contre l’extrême pauvreté, tout en admettant parfois un regard désabusé sur le modèle économique mondial.

Les 33 pays d’Afrique, 12 pays d’Asie-Pacifique et Haïti étaient représentés dans une conférence reportée deux fois pour cause de pandémie de covid-19. Tous appartiennent à la catégorie des Pays les moins avancés (PMA), créée il y a cinquante ans et supposée leur apporter un soutien international particulier.

« Plus d’excuses« , a réclamé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres aux pays les plus riches, dont aucun Chef d’Etat ou de gouvernement n’était présent à l’exception du pays hôte. « Il est grand temps que les pays développés respectent leur engagement pour fournir aux PMA entre 0,15 et 0,2% de leur revenu national brut. La situation dramatique des PMA renvoie d’abord à un problème structurel lié à l’absence de justice dans la relation entre les centres industriels avancés et les périphéries de notre monde« , a admis l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

« Il n’y a moyen de construire un monde nouveau plus sûr, plus juste et plus libre pour aujourd’hui et demain, que par la solidarité humaine internationale« , a-t-il ajouté.

Mais si un plan d’action en faveur des PMA a été adopté lors de l’Assemblée générale de l’ONU l’année dernière, aucune promesse de contribution financière majeure n’est prévue lors du sommet.

Grâce à leur désignation parmi les plus défavorisés, ces pays sont censés bénéficier de privilèges commerciaux et d’un accès plus facile aux aides et autres financements. Depuis 1971, leur nombre 24 au départ a pourtant presque doublé.

Le minuscule Bhoutan devrait « sortir » cette année de la catégorie. Le Bangladesh, le Laos, le Népal, l’Angola, Sao Tomé-et-Principe et les îles Salomon devraient suivre d’ici 2026.

Mais l’ensemble des pays pauvres ont plongé sous l’effet des grandes crises récentes : la pandémie de covid-19, la guerre en Ukraine, l’inflation des produits alimentaires et de l’énergie.

 « Nous avons besoin d’un flot de capitaux et à un prix juste« , a notamment affirmé le président zambien Hakainde Hichilema, réclamant un partenariat plus intense entre PMA eux-mêmes.

Dans les immenses couloirs du Centre national de conférence du Qatar, riche émirat gazier devenu depuis quelques années une plateforme de négociations et de rendez-vous internationaux, les commentaires alternaient entre volontarisme et militantisme, notamment de la part de représentants de la société civile.

Affirmer que les PMA ont besoin d’argent « est la meilleure façon d’éviter la réforme des structures qui les enferment dans la pauvreté« , affirmait à Dereje Alemayehu, coordinateur de l’ONG Global alliance for tax justice.

« Il y a beaucoup d’ironie dans ce spectacle« , déplorait pour sa part Marina Durano, une Philippine du syndicat international UNI. Mais « nous devons dialoguer, faire partie du discours. Rester à l’écart, c’est laisser le statu quo demeurer« .

La conférence onusienne, officiellement ouverte dimanche après un sommet samedi des PMA, doit durer jusqu’au 9 mars. ACP/KHM/CL/May

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