La campagne électorale qui a démarré depuis plus d’une semaine maintenant dans notre pays, apporte malheureusement la preuve que la République Démocratique du Congo n’est pas à l’abri des menaces qui ont toujours pesé sur sa stabilité et sa cohésion sociale.
Des soubresauts sanglants ont secoué Kasumbalesa puis Malemba Nkulu. Des attaques interethniques ont été échangées de part et d’autre de la scène politique. Beaucoup ont pris plaisir à proclamer que tous les moyens, y compris la violence, leur seront bons pour arracher la victoire électorale.
Malheureusement, protagonistes comme autorités n’ont pas toujours semblé prendre l’exacte mesure des dangers que court le pays. Un peu comme si les uns et les autres entendaient investir dans la violence pour un bénéfice à la fois cruel et innommable, les gestes jusqu’ici mis en œuvre n’ont pas suffi pour calmer la tempête qui s’annonce et l’angoisse qui étreint chaque jour nos cœurs.
Cerise sur le gâteau, la Cenco a de nouveau brandi son glaive. Non pas pour prôner l’amour et la sagesse mais pour choisir les bons selon elle et vouer à la mort ceux qui ne font pas partie de son troupeau béni.
On se croit, tout de même, en plein cauchemar quand le pasteur destine à la mort cruelle l’enfant que les deux mères se disputent ; quand, en matière d’arbitrage, le juge que personne n’a jamais établi se gausse de la loi de la république et invente celle qui flatte sa conscience, son confort et son orgueil.
Face à la loi du profit et à la pression de l’ambition, l’ange n’est pas toujours celui qu’on croit et le démon n’est pas toujours celui qui porte les habits du deuil de ses enfants.
Plusieurs voix se sont élevées pour prêcher l’éveil patriotique, sans doute dans l’objectif de répondre pièce contre pièce et coup pour coup dans un scénario que la Cenco, en ange de l’Armageddon, a déjà décrit dans ses moindres détails. Quand sonnera ainsi l’heure du jugement, Dieu juste et fort reconnaîtra les siens et ceux-ci seront habillés en soutane immaculée.
L’éveil patriotique ne peut être valide qu’à la condition d’être précédé et suivi par la vigilance. Anticiper les pièges, quand ils sont mortels, est la meilleure façon de conjurer le crime qu’on nous promet.
Bienvenu-Marie Bakumanya