Kinshasa, 7 octobre 2024 (ACP).- L’Intersyndicale des syndicats des enseignants de la République démocratique du Congo (RDC) a encouragé les enseignants à continuer de prester avec passion pour le bien-être des enfants, à l’occasion de la Journée internationale de l’enseignant célébrée le 5 octobre de chaque année, a appris l’ACP lundi des organisateurs.
« Aux enseignants, héros vivants, continuez à dispenser les cours avec passion pour le bien-être de nos enfants, car l’intersyndicale continue le dialogue avec le gouvernement pour trouver des solutions durables à toutes vos préoccupations », a déclaré Henry Christin Longendja, vice-président de l’Intersyndicale des syndicats des enseignants lors de l’assemblée générale tenue à l’Institut technique commercial de Limete.
Et de poursuivre : « Après décryptage, échanges et considérations liées aux conditions socio-économiques et professionnelles du personnel enseignant, ainsi qu’au contexte socio-économique actuel, nous avons enregistré quelques faits essentiels, notamment la passion des enseignants à prester, l’explosion des effectifs des apprenants comme effet induit de la gratuité, la faible application des accords signés avec le gouvernement, et le salaire, doublé des abus des agents payeurs de certaines banques », a-t-il énuméré, avant de déplorer les inégalités salariales et la faible offre de financement au sous-secteur de l’éducation et nouvelle citoyenneté.
Pour la valorisation de la profession enseignante
Face à ces réalités socio-pédagogiques mitigées et pour valoriser la profession enseignante avec un nouveau pacte social républicain, l’Intersyndicale des enseignants a reformulé quelques recommandations aux autorités congolaises, en commençant, notamment, par l’implication personnelle du chef de l’Etat Félix Tshisekedi pour matérialiser ses options déjà levées lors du sixième conseil des ministres, sur la question du statut particulier des enseignants qui traîne encore, la politique salariale…
Pour l’Intersyndicale, « il faudrait qu’il ait une définition claire des mécanismes du dialogue social permanent ».
Le vice-président de l’Intersyndicale a également sollicité du parlement d’allouer un budget conséquent afin de permettre au ministère de l’Education nationale et nouvelle citoyenneté de garantir un salaire décent dans l’exercice de l’analyse budgétaire 2025 en cours pour améliorer les conditions socio-professionnelles des enseignants.
En outre, l’Intersyndicale a sollicité du gouvernement de la République de convoquer la commission interinstitutionnelle afin de traiter, entre autres, la question de la politique salariale et de terminer la question du statut particulier des enseignants, d’organiser des élections syndicales afin que les enseignants choisissent démocratiquement les porteurs de leurs voix.
Quant au ministère de tutelle, il a été question de mettre la pression sur le comité de suivi de la paie des agents et fonctionnaires de l’État en vue de revisiter les engagements avec les banques payeuses et privilégier un partenariat constructif et non intimidant. Ainsi que régulariser les litiges de non payés et de nouvelles unités, en réactivant tous les enseignants désactivés et payer les arriérés de prime des inspecteurs.
« Nous sommes contents pour avoir consacré une journée pour nous, et saluons d’abord ce premier pas que l’État engage petit à petit avec l’intersyndicale. Nous remercions le chef de l’État pour la gratuité, mais qu’il sache que la gratuité de l’enseignement a plusieurs effets induits qu’il faut corriger, notamment, le phénomène pléthore où l’enseignant est appelé à travailler doublement. Au lieu de corriger 30 cahiers de devoir, maintenant c’est dans les 60 à 70 cahiers, tandis que le salaire ne suit pas », a déclaré Oscar Mikobi, enseignant de l’EPA 1 Limete.
L’intersyndicale des syndicats des enseignants regroupe 45 syndicats des enseignants en son sein, signale-t-on. ACP/JF