Kinshasa, 22 juillet 2024 (ACP).–Un colloque international réunissant des chercheurs des Universités africaines pour réfléchir sur les pratiques scientifiques face à la crise en Afrique subsaharienne afin de suggérer les pistes des solutions s’est ouvert, lundi à l’Université de Kinshasa (Unikin), en République démocratique du Congo (RDC).
« Au nom de son excellence Dr Gilbert Kabanda, ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, qui vient de décider de la tenue annuelle du Forum du génie scientifique congolais, le tout premier se déroulera en août 2024 , je déclare ouvert les travaux du colloque international sous le thème principal ‘les pratiques scientifiques en Afrique subsaharienne : regards croisés sur les représentations sociales, les usages et la consommation locale’ », a déclaré le Professeur Mukonde, représentant du ministre de la Recherche scientifique.
Il a salué la tenue de ce colloque organisé du 22 au 24 juillet 2024, par le Centre de recherche indépendant et interdisciplinaire congolais (CRIIC) de l’UNIKIN. Car celui-ci rencontre la volonté exprimée au conseil des ministres par le Chef de l’État de voir la recherche scientifique au sein des Universités et Instituts supérieurs être coordonnée conjointement par les ministres respectifs de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), et de la Recherche scientifique et innovation technologique, en mettant en œuvre une coordination unique par les deux ministères.
Le Pr Mukonde a évoqué le conclave du génie scientifique congolais, organisé en août 2023 par son ministère, sous le haut patronage du Président de la République Félix Tshisekedi, qui avait constitué un moment historique inédit pour démontrer au peuple congolais et au monde entier que la nation congolaise disposait de cerveaux scientifiques capables d’inventions et d’innovations dans divers domaines socio-économiques.
Pour sa part, le président du conseil de CRIIC, le Pr Jacques Ebweme, a fait savoir que ces assises vont s’étendre sur quelques axes, à savoir la science et le développement, la problématique de la recherche scientifique en Afrique noire, les rôles des chercheurs et innovateurs praticiens dans la société pour adopter un rapport final contenant des résolutions pouvant être soumises aux décideurs politiques et aux scientifiques ainsi qu’aux acteurs de la société civile.
Les professeurs Kalele Ka-Bila et Jean Paul Muya Kutumisa, respectivement président du comité scientifique du CRIIC et représentant du recteur, ont salué l’organisation de ce colloque international.
Invitation aux chercheurs africains à exceller dans les recherches
Par ailleurs, l’initiateur du CRIIC, le Pr Jacques Ebweme, a invité les chercheurs africains à exceller dans leurs recherches scientifiques de pointe en vue de proposer des pistes des solutions de la sortie de crise et du néocolonialisme.
Dans son intervention sur la thématique « falsification de l’histoire, formatage des cerveaux, rôle de contremaître de la création de chercheurs », le Pr Ebweme a expliqué deux théories sociologiques pour une réelle prise de conscience de l’Afrique noire pour s’inscrire dans le paradigme de transformations sociales.
Il s’agit de la théorie du gène égoïste ou la théorie d’auto satisfaction des évolués à laquelle beaucoup d’évolués africains s’enferment dans les calculs égoïstes au détriment de la société ainsi que la théorie d’immortalité autocentrée qui postule, selon lui, pour immortaliser les solutions de la vie.
D’autres intervenants, les professeurs Pascal Dohou de l’Université d’Abomey Calawi/Bénin et Bellarmin Elenga de l’Université Marien Ngouabi du Congo Brazzaville, ont évoqué la problématique du financement de la recherche en Afrique, l’investissement dans le capital humain à travers leurs interventions axées respectivement sur « Perceptions sociales des recherches scientifiques » et « Le discours politique dans les deux Congo : faiblesses d’un leadership au service du développement ».
ACP/