Kinshasa, 24 juin 2021 (ACP).- La vice-Première ministre en charge de l’Environnement et du développement durable, Eve Bazaiba, s’est entretenue, jeudi, avec le ministre en charge des Droits humains, Fabrice Puela, autour de la justice transitionnelle dans le cadre de l’alimentation d’un établissement public dénommé ‘’le Fonds d’indemnisation des victimes des crimes graves commis à travers le pays’’.
Pour le ministre Fabrice Puela, ce fonds devra être alimenté par différents structures dont le Fonds forestier national (FFN) et plusieurs autres.
«C’est donc pour cette raison que j’effectue la ronde dans les différents ministères dont dépendent les structures qui seront appelées à alimenter ce Fonds dont l’objectif est de détraumatiser , de panser les plaies et de ramener la concorde auprès des Congolais victimes de ces crimes graves», a-t-il signifié.
Selon le ministre Puela, la vice-Première ministre Eve Bazaiba a été réceptive à cette idée et a souhaité que cet établissement public voit le jour le plus rapidement possible afin qu’il vienne résoudre le problème de panser les plaies des compatriotes victimes des atrocités.
Rappel des faits
Il a rappelé certains faits qui peuvent être assimilés à des crimes d’une extrême gravité qui se sont passés en RDC et dont les populations congolaises ont été victimes. C’est le cas de la ville de Kisangani dont la population a souffert des affres de la guerre dans une zone non militaire, entre deux armées étrangères, le Rwanda et l’Ouganda.
Dans cette série de faits graves assimilables aux rimes graves, le ministre Puela a cité également, les affrontements entre les Enyele dans le territoire de Kungu à l’Equateur ; des Congolais de Yumbi dans l’ex-Bandundu ; et ceux du Kasaï par les Kamuina Nsapu, dans le territoire de Kazumba ; les dossiers de conflit Kongo Central avec le dossier Bundu dia Kongo ; les tueries de Beni, de Butembo, de l’Ituri et des Hauts plateaux de Minimbwe, etc.
«C’est un peu partout dans la République qu’il y a eu de crimes graves», a-t-il insisté.
De son avis, la justice existe mais cette dernière, par moment, montre ses limites. C’est ainsi, a-t-il dit, que l’Union africaine, présidée par le Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, à la suite de l’expérience sud-africaine, avec la Commission vérité et réconciliation, a mis sur pied le concept de la justice transitionnelle.
Le ministre Fabrice Puela a insisté sur la redevabilité des acteurs politiques, militaires et des services de sécurité ainsi que de la police sur les différents crimes commis dans le pays.
«Je pense que le travail qui a été fait dans le cadre du rapport Mapping n’était pas de la blague. La justice normale fait son travail mais la justice transitionnelle suivra. Ce n’est pas un rapport qu’il faut jeter mais, nous insistons sur la redevabilité des différents acteurs», a-t-il conclu. ACP/Zng /May