Kinshasa, 25 janvier 2022 (ACP).- Le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a promis son implication personnelle pour faciliter l’accès aux sources d’information, dans son allocution, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture, mardi à Kempinsky-Fleuve Congo hôtel, des travaux des états généraux de la communication et médias en République démocratique du Congo.
«Je m’impliquerai pour que l’accès aux sources d’information soit effectivement l’un des points cardinaux de l’exercice de liberté de la presse. Dans la même vaine, la dépénalisation du délit de la presse constitue un temps important dans la requalification du métier d’informer», a rassuré le Chef de l’Etat, soulignant, par ailleurs, que cette démarche implique nécessairement un travail de salubrité médiatique menée en amont par les professionnels des medias eux-mêmes.
Le Chef de l’Etat qui a réaffirmé son attachement à la presse congolaise, s’est dit heureux de rencontrer les professionnels des médias, après la première rencontre formelle du 3 mai 2019, à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse.
Ce jour là, a-t-il rappelé, il entendait réaffirmer son attachement à l’un des piliers de son combat politique, celui de la défense et de la liberté de la presse, un des éléments fondamentaux qui donnent sens à la vie démocratique de notre pays, ajoutant que les médias sont des instruments qui ne peuvent être laissés sans encadrement. Aussi, s’est-il félicité du choix de la thématique centrale choisie pour ces assises, à savoir: «les médias congolais, quelles perspectives à l’heure numérique face au défi du développement durable».
«Cette thématique tombe à point nommé en ce sens qu’avec l’avènement de nouvelle technologie de l’information et de la communication, les médias connaissent une véritable mutation», a-t-il martelé, ajoutant qu’avec la numérisation continue de l’information et de communication, les médias classiques: radio, télévision et presse écrite se trouvent devant un choix crucial, à savoir disparaître ou s’adapter.
La presse congolaise, a-t-il encore dit, doit se réinventer techniquement et déontologiquement pour assainir la corporation ; économiquement, pour assurer la viabilité des entreprises de presse; et technologiquement, pour ne pas rater le train de la révolution numérique qui fait déjà de notre vaste monde un village planétaire.
La presse invitée à accompagner les autorités dans la lutte contre les antivaleurs
en toute indépendance, dans la lutte contre les antivaleurs.
«Je ne terminerai pas mon adresse sans vous exhorter à nous accompagner avec la distance critique qui est la vôtre dans nos efforts pour le redressement de notre cher et beau pays. Devenez nos alliés dans la lutte contre les antivaleurs notamment dans la dénonciation du tribalisme, népotisme, trafic d’influences, de la corruption. Le développement de la République Démocratique du Congo, notre maison commune, est en effet l’affaire de nous tous. Il ne saurait y avoir les acteurs d’un côté et les spectateurs de l’autre».
Et d’ajouter : « Je pense ici à la prolifération de titre des stations de radio et de chaine de télévision ne replissant pas les conditions requises pour exercer et à toutes personnes, hommes et femmes, qui se retrouvent dans votre corporation sans en avoir le profil. A cette condition, en attendant la loi, le gouvernement envisage d’accorder un moratoire sur la dépénalisation du délit de la presse. La balle étant dans votre camps, il vous revient donc de renforcer les organes de régularisation et d’auto régularisation, de vous assurer que ceux qui exercent ce métier le font de manière professionnelle, car l’exercice de la presse vous conforte le droit qui vous donne les obligations ».
Le Chef de l’Etat a également exhorté les professionnels de médias à faire preuve de plus de responsabilité dans l’exercice de leur métier.
«La liberté n’est pas à confondre avec le libertinage, elle a pour limite le prescrit de la loi, le respect de bonne mœurs, les impératifs liés à la sécurité du pays… j’attends peser de tout mon poids pour voir comment dans les meilleurs délais, on peut faire avancer ensemble cet agenda, autant je m’assure que la sécurité soit garantie aux journalistes dans l’exercice de leur métier partout à travers la République», a renchéri le Chef de l’Etat, avant d’affirmer qu’il est conscient des difficultés des professionnels des medias qui sont inhérentes au contexte économique général du pays.
Pour lui, la pauvreté des médias est l’une des formes les plus dangereuses de la pauvreté, du fait qu’elle empêche les populations d’être pleinement informées de la marche de leur pays et du monde. « Je serai heureux de connaître les conclusions de vos échanges sur la viabilité économique des médias et nous verrons dans la mesure du possible comment nous pouvons nous impliquer pour relever ensemble ce défi et avoir des médias puissants capable de mieux nous accompagner dans la marche pour le changement de narratif en RDC », a-t-il rassuré. ACP/