Kinshasa, 19 avril 2025 (ACP).-Le sénateur Ngoyi Kasanji a recommandé, dans une motion d’information, au cours de la séance plénière, vendredi, la mise en place d’une commission d’enquête du Sénat pour pouvoir suivre la situation de faillite à la société Anhui/Congo d’investissement Minier (SACIM) au Kasaï Oriental, centre de la République démocratique du Congo.
« Je prie à notre auguste bureau de designer une commission d’enquête. Parce que nous ne comprenons pas ce qui se passe autour de cet arrêté. Pourquoi doit-il être maintenu. Sacim est aujourd’hui en faillite à cause de cela », a déclaré l’élu des élus de Mbuji-Mayi, Ngoyi Kasanji, qui tient à l’abrogation de l’arrêté n°0049/CAB.MINMINES/01/2022 du 22 février 2022 qui viole les articles 85 et 105 de la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la Loi n°007/2002 du 11 juillet 2002, confiant le monopole de commercialisation au Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification (CEEC) excluant d’autres soumissionnaires aux tenders des diamants.
Pour Ngoyi Kasanji, cet arrêté qui impose le monopole d’achat de diamant à la société Sacim a entrainé ce jour l’impaiement des salaires avec des arriérés allant jusqu’à 14 mois et la société est à l’arrêt.
« Le code minier oblige à ce que la production des sociétés détentrices des titres miniers soit vendue aux mieux offrants. Mais cet arrêté signé par le ministre des Mines impose au CEEC de désigner les acheteurs et uniquement pour la société Sacim. Tandis que d’autres sociétés peuvent vendre librement leurs productions », a déploré ce diamantaire de renom.
Il a fait remarquer, par ailleurs, que la production diamantifère achetée est vendue à la bourse d’Anvers à double prix, alors que la société SACIM a fait sa moyenne pour l’enlever dans ses charges régulières.
« Il faut vendre au moins à 14 dollars pour revenir dans ses charges, la moyenne est de 14 dollars le carat. Mais on impose à cette société 8 ou 9 dollars le carat. Elle vend à perte et n’est pas en mesure de prendre en charge ses travailleurs, qui font tourner ses usines. Donc elle se fait de plus en plus endetter. Maintenant elle est arrivée au bout de cela », a-t-il condamné.
Parlant des conséquences de l’arrêt de fonctionnement de la SACIM, Ngoyi Kasanji a relevé ceci : « c’est cette société qui détient la centrale hydroélectrique qui dessert en électricité la ville de Mbuji-Mayi. A cause de cet arrêté, la société est aujourd’hui en difficulté de faire tourner la centrale hydroélectrique et cela fait déjà un mois depuis que la population n’a pas d’électricité et encore moins d’eau potable ».
Pour rappel, le député national Alphonse Ngoyi Kasanji avait saisi et obtenu lors de la législature précédente au Sénat, l’abrogation de l’arrêté à problème qui a précipité la faillite de la société Anhui/Congo d’investissement Minier (SACIM) au Kasaï Oriental après le cycle MIBA. Le sénateur ne s’explique son maintien malgré ses conséquences fâcheuses dans la société congolaise.
ACP/Célestin Lutete