Kinshasa, 09 février 2023 (ACP).- La Cour des comptes de la République démocratique du Congo a dénoncé jeudi , au cours de sa rentrée judiciaire 2023-2024, ouverte au palais du peuple, à Kinshasa, des responsables qui se conduisent en « intouchables » en matière de gestion des finances publiques, a constaté l’ACP.
«(…) Par ordonnateurs politiques, nous entendons les responsables du Parlement, des Assemblées provinciales et des organes délibérants des entités territoriales décentralisées, les membres du Gouvernement et des Gouvernements provinciaux ainsi que les membres des exécutifs provinciaux des entités territoriales décentralisées. Les fautes de gestion les plus graves et les plus compromettantes pour les intérêts de la République sont commises par cette catégorie des citoyens. Ils se considèrent comme des « intouchables », se comportant comme des élections libres », a lancé dans son discours, le Premier président de la Cour des comptes, Jimmy Munganga, en présence du Président Félix Tshisekedi assistant à cette audience solennelle.
« Les investigations menées par la Cour des comptes révèlent régulièrement des cas de fautes de gestion au cours de l’exécution du Budget de l’Etat et des provinces tant en recettes qu’en dépenses », a-t-il poursuivi, rappelant le combat engagé par le Chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption et toutes les anti-valeurs, notamment « les détournements, le favoritisme, les fraudes, la criminalité organisée, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ».

Le Président de la République brandit le rapport lui remis par la Cour des comptes
Le Premier président de la Cour des comptes a indiqué, en outre, que dans le but d’en finir avec « les indisciplinés budgétaires qui écument l’environnement économique et financier de notre pays », son institution est assuré de l’appui du Magistrat Suprême, et de l’Assemblée nationale.
Parlant des recettes, Jimmy Munganga a affirmé que « la Cour des comptes a été saisie de plusieurs cas présumés de collusion entre les Régies financières et des contribuables qui bénéficient des avantages indus, engendrant d’énormes manques à gagner pour le Trésor public ».
Le premier président de la Cour des comptes, a, à cette occasion, remis conformément à la loi, au Président de la République, magistrat suprême, aux Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat et au Premier ministre le rapport de cette institution, exercice 2020-2021.
La Cour des comptes, institution supérieure de contrôle des finances publiques
Le Procureur général près la Cour des comptes, Tudieshe Kabutakapua a, au cours de la lecture de sa mercuriale fait savoir que la Cour des comptes est l’institution supérieure de contrôle des finances publiques du pays dont la mission est d’effectuer, de manière indépendante, un contrôle extérieure à posteriori des finances de l’État et de ses démembrements et autres entités bénéficiant du concours financier de l’État.
Elle porte un jugement sur la régularité des états financiers et des comptes des comptables publics, selon une approche contradictoire et conformément à des normes généralement reconnues.
La Cour des comptes contribue par ses missions de vérification et de contrôle de conformité à l’amélioration de la gouvernance financière et au respect des principes de reddition des comptes.
Elle soumet au Président de la République, au Parlement et au Gouvernement un rapport assorti des recommandations sur les résultats de ses travaux et entend servir la Nation en veillant à une utilisation transparente et efficace des finances et des biens publics.
La Cour des comptes est une juridiction administrative spécialisée dont la mission constitutionnelle est le contrôle de la gestion des finances de l’Etat, des biens publics ainsi que les comptes des provinces, des entités territoriales décentralisées ainsi que des organismes publics. ACP/