Finances publiques : mobilisation accrue des recettes grâce aux régies financières

Kinshasa, 20 février 2023 (ACP).- Les finances publiques se portent bien grâce à la mobilisation accrue des recettes réalisées par les régies financières, a fait observer, lundi, au cours du briefing  du gouvernement animé conjointement par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi et son collègue, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias, autour du thème « l’état des finances publiques en 2022, perspectives économiques 2023 et comportement du Franc congolais ».

« Effectivement, les finances publiques ont connu une nette croissance en terme des recettes, soit 24% par rapport aux assignations budgétaires. Les régies financières ont mobilisé 1.151 milliards FC du 1er janvier au 31 janvier 2023 contre une prévision, de 1.098 milliard FC », a relevé le ministre des Finances, ajoutant que «  cette croissance est le fruit du travail réalisé par les régies financières ».

Le ministre des Finances a fait savoir que « cette mobilisation représente un taux d’exécution de 105% par rapport aux assignations budgétaires annuelles », soit un accroissement de 12% comparativement à l’année 2022 », avant de rappeler que « l’année 2022 a été difficile face aux grands défis, à savoir : la situation sécuritaire dans l’Est avec les dépenses de l’armée, la subvention pétrolière, le financement du processus électoral et la mise à la retraite au sein de la Fonction publique.

En effet, Nicolas Kazadi a fait remarquer que l’année dernière, il a été constaté une mobilisation accrue des recettes intérieures et celles-ci ont triplé par rapport à l’exercice 2020.

Suspension jusqu’à nouvel ordre du paiement de la dette intérieure

Par ailleurs, au regard de l’évolution préoccupante de l’état des dépenses depuis le début de l’année 2023, le ministre des Finances a réaffirmé sa décision de suspendre jusqu’à nouvel ordre le paiement de la dette intérieure, exceptée celle déjà engagée. Et, dans le même ordre d’idée, il a expliqué la mesure tendant à « ralentir  les dépenses de fonctionnement jugées  non contraignantes et de limiter au strict minimum les dépenses effectuées en cash ».

C’est dans ce cadre qu’il a évoqué  le cas du boxeur Martin Bakole  qui a défrayé la chronique, avant de rappeler la décision de ne plus payer nos athlètes en cash et profitant de cette occasion « pour demander à tous les sportifs de mettre à jour la liste de sportifs de manière qu’à chaque fois que de paiement viendront, qu’ils puissent les recevoir par voie bancaire ».

Du contrat chinois et la réaction de l’ambassade de Chine en RDC

« La stratégie du gouvernement est de regarder partout où nous devons glaner de ressources pour faire face au problème des Congolais. Le contrat chinois qui a été signé en 2006 et qui devait être revisité, est un travail qui a été commencé.

Nous ne voulons pas réagir aux propos de l’ambassade de Chine mais nous voulons regarder aux intérêts des Congolais. Nous disons par rapport aux objectifs assignés à ce contrat où on devait troquer les mines contre les infrastructures. On n’a pas beaucoup bénéficié dans ce sens. C’est ainsi que l’Inspection générale des finances (IGF), est allée creuser avec des chiffres qui étaient investis dans ce secteur. On ne peut pas nous empêcher de vouloir voir plus clair dans ce qui se faisait », a expliqué le ministre Patrick Muyaya.

Et d’ajouter, « il ne faut pas considérer lorsque l’IGF qui est commise à cette tâche, fait des évaluations. Il ne faut pas considérer qu’on veut brimer les Chinois mais nous voulons tout simplement nous assurer que le contrat répond aux exigences congolaises qui devait donner de routes, des infrastructures », a-t-il souligné.

Pour sa part, Nicolas Kazadi a précisé que ce n’est pas la première fois que l’on manifeste le souhait de regarder ce contrat chinois.  « Le conseil des ministres est revenu plusieurs fois là-dessus, le rapport du ministre des Infrastructures et celui de Mines en ont fait mention. Mais fondamentalement le travail de l’IGF permet d’aller en profondeur avec des chiffres. Nous avions déjà annoncé à nos partenaires chinois qu’il y a de choses à revoir maintenant qu’il y a des chiffres détaillés sur la table, nous allons discuter avec eux. La Chine reste un partenaire important à la RDC ».

« Nous devons le dire le contrat chinois aujourd’hui n’est pas à notre avantage. Nous n’avons reçu qu’un peu moins de 1 milliard USD d’investissement. Nous avons exonéré dans beaucoup de charges et taxes mais ils ont généré beaucoup de recettes qui dépassent 10 milliards USD. Mais au-delà de ce contrat chinois investissement contre mines, il y a aujourd’hui un litige avec la SICOMINES pour le super profit qui n’est pas concerné par les exonérations. Malheureusement SICOMINES ne veut pas payer les 200 millions USD qu’on lui réclame au titre de super profit. Elle doit le payer parce que cette taxe, cet impôt ne fait pas partie des impôts exonérés au titre de la convention », a souligné le ministre des Finances.

 S’agissant de la SNEL et de la REGIDESO, le ministre Kazadi a fait savoir que des ressources nécessaires ont été mises à la disposition de ces deux entreprises publiques en vue d’une gestion rationnelle afin d’assurer l’efficience des sociétés prestataires  pour le bien-être de la population. ACP/

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