Forum pour l’investissement en Afrique à Marrakech : appel à investir dans les infrastructures

Kinshasa,  8 novembre  2023(ACP).- Le Roi Mohammed VI du Maroc et Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD) ont invité mardi dans une cérémonie à Marrakech, les investisseurs à financer de nombreuses opportunités qu’offre l’Afrique dans le domaine des infrastructures afin de « libérer le potentiel » du continent, selon   l’envoyé  spécial  de l’ACP.

L’appel a été lancé lors de la 4ème édition du « Forum pour l’investissement en Afrique » qui se tient du 8 au 10 novembre à Marrakech au Maroc où sont réunis des dirigeants d’institutions financières multilatérales et régionales, des chefs d’entreprises publiques et privées, des promoteurs des projets, des investisseurs, des ministres, soit un total d’un millier de délégués.

« Les économies africaines offrent certaines des meilleures opportunités d’investissement au monde », a déclaré le président Akimwumi dès l’entame de son discours.

Cette invitation de M. Akimwumi est solidement basée sur des données objectives notamment la croissance de 3,8 % enregistrée en 2022 supérieure à la croissance mondiale de 3,5%, la croissance de la population qui va passer à 2,5 milliards d’habitants en 2050, soit le quart de la population mondiale, avec 477 millions de jeunes âgés de 15 à 25 ans, « sera la clé de l’approvisionnement en main-d’œuvre mondiale ».

« La zone de libre-échange continentale africaine représente un marché consolidé de 3.400 milliards de dollars. L’avenir des véhicules électriques dans le monde dépend de l’Afrique », a relevé M. Akimwumi.

Dans ce processus de transition énergétique avec les véhicules électriques, la République démocratique du Congo se propose comme « pays-solution », avec ses énormes potentiels en cobalt, en lithium notamment, des minerais essentiels dans la fabrication des batteries pour des véhicules électriques.

« On estime que la taille de la chaine de valeur des véhicules électriques  passera de 7.000 milliards de dollars actuellement à 57.000 milliards de dollars d’ici à 2050 », s’est réjoui M. Akimwumi. L’Afrique, (avec la RDC donc) représente la plus grande source de métaux verts pour le développement des véhicules électriques notamment le platine (70%), le cobalt (52%), le manganèse (46%)…. », a- t-il ajouté.

« En tant qu’investisseurs, investissez là où se trouve l’avenir. L’avenir est en Afrique », a insisté le président de la BAD indiquant qu’une « évaluation réalisée par Bloomberg NEF montre que le coût de fabrication des précurseurs de batteries lithium-ion en Afrique est trois fois moins élevé qu’aux Etats-Unis, en Chine et en Pologne ».

« L’Afrique dispose de plus grandes sources d’énergie renouvelable au monde notamment l’hydroélectricité et l’énergie solaire », notamment avec le potentiel de la RDC évalué à 100.000 mégawatts, le site d’Inga à lui seul pouvant produire jusqu’à 40.000 mégawatts selon des experts congolais et étrangers.

En prime, a fait constater le président de la BAD, « Moody’s Analytics a analysé les taux de défaut de paiement sur les financements d’infrastructures à l’échelle mondiale au cours de 14 dernières années : le taux de défaillance de l’Afrique est le plus bas du monde : 2,1% comparé à celui de l’Europe de l’est qui dépasse largement 10 % et à celui de l’Asie qui est bien au-dessus de 8% ».

« L’Afrique est l’endroit où il faut être », a conclu M. Akimwumi dans son adresse aux investisseurs.

De son côté, le Roi Mohammed VI a indiqué dans son adresse aux investisseurs que l’Afrique a « besoin d’initiatives audacieuses et innovantes pour encourager l’initiative privée et libérer tout le potentiel du continent …. Afin de renforcer davantage l’intégration des économies africaines dans les chaines de valeur mondiales ».

« Le gap d’infrastructures des pays africains est particulièrement frappant lorsqu’on confronte les indicateurs de développement des infrastructures en Afrique à ceux des autres régions du monde », a expliqué le souverain marocain, ajoutant que « nul doute que la mise en place des réseaux intégrés d’infrastructures est une condition nécessaire pour impulser la création de chaines de valeur régionales ».

ACP/KKP

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