Djerba, 21 novembre 2022(ACP).- Le Premier ministre, Sama Lukonde a salué, dimanche, l’inclusion de la condamnation de l’agression rwandaise, sous-couvert du M23, dans les résolutions du 18ème Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) tenue du 19 au 20 novembre à Djerba, en Tunisie.
« Nous remercions ici la francophonie parce que nous avons pu voir dans les résolutions qui ont été prises, cette condamnation des violences qui sont faites au Congo, ce soutien humanitaire qui doit être apporté, mais surtout au-delà de cette question, la condamnation de tout soutien aux groupes armés et forces négatives qui sévissent en RDC », a déclaré le Chef du gouvernement devant la presse dans la soirée, avant de boucler sa participation à ces assises où il a représenté le Président Félix Tshisekedi.
« Et donc, nous espérons qu’avec toutes ces actions, il y aura une convergence pour que finalement nous puissions avoir la paix. Surtout d’abord, parce que nous nous approchons d’une année électorale. Et c’est important que tous les Congolais puisent participer à ce processus », a ajouté Sama Lukonde, satisfait d’avoir porté haut la voix de son pays.
La RDC étant l’un des grands pays francophones, a-t-il rappelé, il est tout à fait normal qu’elle bénéficie de la solidarité et de l’appui de tous les États membres de cette Organisation.
« Ici nous sommes venus réaffirmer justement cette position d’offensive diplomatique qui a été impulsée par le Président de la République, et surtout affirmer notre position comme étant l’un des plus grands pays francophones du point de vue de la démographie », a poursuivi le chef du gouvernement congolais.
« Nous avons déjà eu à le regretter dans d’autres forums où le Président de la République a parlé de cette question d’agression du M23 appuyé par le Rwanda notamment au sommet des Nations-Unies », a déploré le Premier ministre, sollicitant la solidarité de la Francophonie sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, surtout en rapport avec le drame humanitaire que vivent les déplacés.
En marge de ce 18 ème sommet, le Premier Ministre a eu des rencontres bilatérales notamment avec le Président de la Commission de l’Union africaine, le Président du Sénégal, également Président en exercice de l’Union africaine, ainsi que le Président français.
Sama Lukonde avait, en outre, saisi cette occasion pour rencontrer le Président Ndayishimiye du Burundi et Président en exercice de l’EAC, l’organisation sous-régionale qui traite actuellement les questions particulières de la sécurité dans l’Est de la RDC.
Avant de s’envoler pour Kinshasa, le chef du gouvernement a procédé à la visite des stands dressés au village de la francophonie notamment, ceux de la RDC et de la Tunisie, pays hôte, renseigne-t-on.
Vers « une Francophonie renouvelée où chaque Etat a sa place »
L’OIF chemine vers une francophonie renouvelée où chaque Etat membre a sa place, a affirmé la secrétaire générale de cette organisation, Louise Mushikiwabo, à l’ouverture du sommet, samedi dernier, à Djerba.
« Je considère, pour ma part, que nous allons vers une Francophonie renouvelée où chaque pays ou État a sa place, avec toujours plus d’ambitions. », a-t-elle déclaré, appelant
l’OIF à demeurer un trait d’union afin de privilégier l’écoute, les échanges, les dialogues et les alertes, afin d’éviter que les tensions entre ses membres ne dégénèrent en conflits.
Pour la secrétaire générale, l’OIF va vers une Francophonie plus soudée entre ses États, notamment dans « l’élaboration des positions communes portées dans les instances des décisions internationales au service d’une mondialisation et d’un multilatéralisme repensés ».
« Nous allons vers une Francophonie décomplexée. Une langue française pleinement digne pour tous, aux côtés d’autres langues et nous allons vers une Francophonie connectée qui contribue à la construction d’un espace numérique plus inclusif, vecteur de développement et de solidarité, attentif à la diversité culturelle et linguistique », a souligné Louise Mushikiwabo.
Le 18ème sommet de la Francophonie auquel ont participé 31 Chefs d’Etat a été placé sous le thème : « Connectivité dans la diversité : le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ».
Il a été reporté deux fois : la première, à cause de la Covid-19 et la seconde, suite au climat politique et social tendu en Tunisie, rappelle-t-on.
L’OIF compte aujourd’hui 88 Etats et gouvernements dont 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs. La Francophonie a des prérogatives progressivement élargies aux domaines de la paix, de la démocratie, du développement durable, de l’économie ainsi que de nouvelles technologies.
Cinquième langue mondiale, la langue française compte 321 millions de locuteurs et 132 millions d’apprenants, note-t-on. ACP/