Kinshasa, 13 janvier 2023 (ACP).- Le gouverneur et le vice-gouverneur de la Tshuapa (nord-ouest de la République démocratique du Congo), invalidés pour fraude et bourrage d’urnes lors des législatives de décembre, ont été suspendus vendredi par le vice-ministre de l’Intérieur, à l’instar des gouverneurs de Kinshasa, Equateur et Mongala, dans un télégramme.
« Subsidiairement à mon message du 11 janvier 2024 concernant la situation d’invalidation par la Céni, pour la province de la Tshuapa, étant entendu que le gouverneur et le vice-gouverneur sont concernés par la décision d’invalidation, l’intérim doit être assuré par le ministre provincial de l’Intérieur, au regard de la préséance conformément aux dispositions réglementaires », a indiqué le télégramme de Jean-Claude Molipe, vice-ministre de l’Intérieur, adressé aux deux suspendus.
Il s’agit de Pancrace Boongo Nkoy, gouverneur de province, et Toussaint Elesse Liangi, vice-gouverneur de la Tshuapa, tous les deux élus à la tête de cette entité en 2019.
En attente de nouveaux animateurs
D’après la décision du 11 janvier 2024 portant suspension des gouverneurs des provinces de Kinshasa, de l’Équateur et de la Mongala, également concernés par l’annulation des suffrages par la Céni pour fraudes, ceux-ci avaient été instruits de passer l’intérim aux vice-gouverneurs.
Il leur a été interdit d’engager leurs entités « en attendant les animateurs qui seront élus ».
« Tirant les conséquences de la décision de la Céni en rapport avec les irrégularités enregistrées le 20 décembre 2023, l’ordre vous est donné dès réception du présent message de laisser l’intérim à vos vice-gouverneurs », avait instruit le vice-ministre de l’Intérieur.
Il avait justifié cette mesure par le souci de « ne pas gêner l’administration » desdites entités.
La Céni avait invalidé le vendredi 5 janvier 2023, les votes de trois ministres en fonction, ainsi que ceux de quatre gouverneurs de provinces, pour implication présumée dans « des actes de fraudes, de bourrage d’urnes, d’incitation à la violence contre les agents de la Céni et de destruction du matériel électoral ». Au total, 82 candidats députés ont été invalidés par la centrale électorale.
Près de 20 d’entre eux qui avaient introduit des requêtes auprès de la Cour constitutionnelle n’ont pas eu gain de cause, cette juridiction, s’étant déclarée « incompétente ».
Au gouverneur et candidat député national dans la circonscription de Djolu, Pancrace Boongo, il avait été reproché, en plus des actes précités, la corruption, l’intimidation des électeurs et la détention illégale des dispositifs électroniques de vote (DEV), communément appelés « machines à voter ».
ACP/KHM