Fusillade de Goma: le Commandant de la Garde républicaine condamné a mort

Goma, 02 octobre 2023 (ACP).- Le Commandant de la Garde républicaine à Goma, le colonel Mike Mikombe a été condamné à mort lundi pour la fusillade fin aout ayant fait 57 morts parmi des adeptes d’un groupe mystico-religieux à Goma dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette condamnation est tombée à la dernière audience de la Cour militaire du Nord-Kivu (est) qui jugeait le colonel Mikombe, le lieutenant-colonel Bawili et 4 soldats de la Garde républicaine.

La Cour a également comdamné à 10 ans de servitude pénale principale pour meurtre et tentative de meurtre 3 autres soladats de 2eme classe, avant d’aquiter le lieutenant colonnel Bawuli et le soldat Kabamba Ibula Idriss.

 » La cour militaire du Nord-Kivu siégeant en matière répressive et en procédure de flagrance au premier degré, rend ce jour l’arrêt dont le dispositif est le suivant, condamne le prévenu Mikombe comme suit: à la peine de mort pour meurtre et tentative de meurtre« , a prononcé le premier président, le colonel magistrat Kabeya Yahani Ben, à l’audience publique de ce lundi 02 octobre 2023.

Et d’ajouter : « Sont condamnés à 10 ans de servitude pénale principale pour meurtre et tentative de meurtre, les 3 autres soldats de 2emeclasse au côté de qui leur frère d’arme Kabamba Kabula Idriss et et le lieutenant-colonel Bawili Mbolitini Donatien ont été acquittés ».

Le verdict est tombé tard la nuit après avoir plaidoirie de la défense et de la République democratique du Congo prise comme civilement responsable. Les quatre militaires des Fardc dont le colonel Mikombe, sont soumis également au paiement des amendes. Les avocats de la défense, par le biais de maître Serge Lukangu, ont promis interjetter appel à la Haute cour militaire. « Notre client vient de nous donner la procuration d’aller en appel à la Haute cour militaire à Kinshasa« , a-t-il annoncé.  

L’ordre de tirer venait du Colonel  Mikombe

« L’ordre de tirer sur les Wazalendo (résistants en swahili) était donné par le colonel Mike Mikombe Kalamba » de la Garde républicaine, avait déclaré  le chef des renseignements militaires désigné sous le code MP002, lors du procès du 13 septembre dernier.

« Après que le colonel Mikombe m’a demandé de quitter le lieu, il a ordonné à ses militaires de tirer. Il avait dit en swahili: +pika masasi+ »,  a répété en insistant le témoin. Dans sa réplique lors de cette audience publique, le colonel Mikombe avait nié « avoir donné l’ordre de tirer », a-t-il dit à la Cour. « C’est moi qui ai crié à la radio que les tirs cessent ». Par contre, il a ajouté: « Quand j’avais vu que les négociations entre des officiers et ces adeptes traînaient, je suis venu leur dire de quitter parce que leurs vies étaient en danger.

Quand je me suis retourné dans ma jeep, c’est en ce moment-là que j’avais entendu des tirs », s’est-il défendu. Voulant en savoir davantage sur l’ordre opérationnel de ce 30 août, le premier président de la Cour militaire du Nord-Kivu, le colonel Kabeya Yahani a décidé d’un huis clos, invitant l’assistance à vider la salle d’audience.

Le prévenu colonel Mike Mikombe et consorts avaient été poursuivis pour meurtre, destruction méchante et incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir ou à la discipline.

Le Chef de l’Etat consterné par cette fusillade meurtrière, avait exigé au tribunal militaire de Goma d’etablir toute la lumière sur ce dossier et que les auteurs soient sanctionnés conformément à la loi. « C’est avec colère, effroi et consternation que le président de la République a appris le décès, le 30 août 2023, de près d’une cinquantaine de personnes brutalement fauchées au cours d’une manifestation dans la ville de Goma, des suites d’une intervention de nos forces de l’ordre », avait déclaré le ministrele de la Communication et des médias, Patrick Muyaya,  dans son compte rendu du conseil des ministres du 3 septembre dernier.

« Cet évènement malheureux ne peut que faire l’objet d’une forte désapprobation et d’une forte condamnation tant elle est incompatible à la vie en démocratie, d’une part, et d’autre part, à la mission constitutionnellement dévolue aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) », a-t-il ajouté. « Le président de la République a appelé la Justice à faire la lumière sur ce drame et à établir les responsabilités tout en soulignant que ce drame ne peut demeurer et ne demeurera pas impuni ». ACP/

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