Gabon : l’opposition demande à l’armée de reconnaître la « victoire » d’Albert Ondo Ossa

Kinshasa, 02 septembre 2023 (ACP).-  Après avoir félicité l’armée pour avoir évité au pays un nouveau « coup d’État électoral », la plate-forme de l’opposition radicale Alternance 2023 a demandé aux militaires de poursuivre la compilation des résultats de l’élection présidentielle, remportée, selon elle, par son candidat, Albert Ondo Ossa, a-t-on appris vendredi des medias internationaux.

L’opposition radicale  a revendiqué la victoire à la présidentielle et demande aux militaires de reprendre le décompte des voix.

« Au terme de ce processus qui devrait se poursuivre sous la supervision de nos forces armées, le professeur Albert Ondo Ossa verra sa victoire dans les urnes officialisée », assure Mike Joktane, membre de la plate-forme.

Paul Marie Gondjout, président de l’Union nationale unie a pensé que le coup d’État est un pain béni pour reformer les institutions : « Comme on dit, à chaque chose malheur est bon. Et je pense qu’il faut saisir les opportunités quand elles se présentent à vous. ».

Candidat, lui aussi, à la dernière élection présidentielle, le socialiste Victor Mouanga Mbadinga insiste sur le fait qu’après la libération du Gabon du règne des Bongo, il faut sortir le pays du néocolonialisme. « Si ce coup d’État vient renforcer la domination coloniale au Gabon, vous comprenez que la lutte, pour nous, doit continuer », avance-t-il.

Enfin, Abel Mbombé Nzoundou, candidat indépendant, a adressé ses félicitations à l’armée pour avoir libéré le Gabon de la famille Bongo sans effusion de sang.

Plainte en France contre la détention «arbitraire» de Sylvia Bongo, épouse d’Ali

Les avocats de Sylvia Bongo, épouse franco-gabonaise du président Ali Bongo Ondimba placé en résidence surveillée par des militaires qui l’ont destitué à l’issue d’un coup d’État mercredi, ont déposé plainte en France vendredi pour détention arbitraire, a annoncé  Me François Zimeray et Jessica Finelle. «Mme Valentin épouse Bongo est privée de sa liberté depuis le putsch du 30 août 2023, tout comme son fils cadet Jalil», tandis qu’un autre fils, Nourredin Bongo Valentin, «est incarcéré dans un lieu tenu secret», s’inquiètent les deux avocats dans un communiqué.

 Jusqu’alors, les militaires n’avaient rien dit du sort de Mme Bongo, mariée à Ali depuis 1989 et avec qui elle a eu quatre enfants.

La CEEAC condamne le coup d’Etat au Gabon

Après la rencontre entre Denis Sassou Nguesso et Joao Lourenço prés d’Oyo,  au moins cinq chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont échangé en visioconférence, condamnant aussi le coup d’État au Gabon.

L’avion transportant le président Joao Lourenço s’est posé sur l’aéroport d’Ollombo près d’Oyo dans la matinée du jeudi.  Accueilli par son homologue congolais, les deux personnalités ont par la suite eu des entretiens en tête-à-tête.

Le coup d’État perpétré par l’armée gabonaise contre le pouvoir d’Ali Bongo a été au centre de leurs échanges. Les deux chefs d’État ont condamné « sans équivoque » la prise du pouvoir par la force.

Ils en appellent au respect de l’intégrité physique du président déchu, celle de sa famille et de ses proches, ainsi que celle des hauts responsables des institutions de l’État.  

Denis Sassou Nguesso et Joao Lourenço ont également invité tous les acteurs à privilégier les voies politiques pour préserver la paix, l’unité et la sérénité du peuple gabonais. ACP/Kayu

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