Kinshasa, 21 mai 2025 (ACP).- Le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (Esu) de la République démocratique du Congo (RDC) a condamné les mesures prises par les rebelles AFC-M23 sur la gestion des Instituts supérieurs et universités au Nord et Sud-Kivu, lesquelles visent à discréditer l’enseignement, selon un communiqué consulté mercredi.
« Le ministère de l’Esu a réagi contre les décisions prises par la coalition de la rébellion M23-AFC sur la gestion des Instituts supérieurs et universités situés dans l’espace sous occupation des provinces du Nord et Sud-Kivu. (…) Le ministère de l’Esu condamne fermement lesdites mesures tendant à discréditer les études supérieures et universitaires », a-t-on lu.Face à ces dérives, a souligné la source, « la formation de la jeunesse estudiantine ne peut en aucun cas se conjuguer avec les incohérences liées aux intérêts partisans, car les cadres bien formés constituent le gage de l’avenir de notre nation ».
Par conséquent, le ministère de tutelle a rappelé l’obligation de respecter le droit inaliénable à l’éducation de qualité réservée à tous les enfants ou étudiants de la RDC, et ne saurait tolérer ni accepter toutes ces mesures en ce moment où les organisations sous-régionales s’évertuent à amener les Etats membres vers le nivellement des curricula, ainsi qu’à l’harmonisation du système d’enseignement, d’évaluation des compétences et de diplomation.
Ceci, a renchéri le communiqué, dans le but de favoriser l’intégration, la mobilité et l’employabilité des étudiants. « Chercher à faire naviguer le système éducatif congolais à contre-courant constitue un acte criminel dangereux pour l’avenir de la jeunesse », a-t-on martelé dans le communiqué. Par ailleurs, l’Esu a lancé un appel pathétique aux instances internationales en charge de l’éducation et de la protection des droits humains aux fins de se saisir de ces cas de dérive et d’y apporter le concours nécessaire quant à la résolution du problème créé par les mesures inappropriées ci-haut décriées.
Le ministère de l’Esu avait appris, dans un procès-verbal en circulation sur les réseaux sociaux, la tenue d’une réunion qui avait rassemblé d’une part, certaines « prétendues autorités de province », à savoir, le vice-gouverneur et le conseiller éducation du gouverneur de la province du Nord-Kivu, et d’autre part, les présidents des conférences des chefs d’établissements de l’Enseignement supérieur et universitaire des provinces concernées.
A l’issue de cette réunion, plusieurs mesures étaient prises entre autres, des injonctions données aux établissements regroupés en conférence provinciale de couper tout lien avec la tutelle de l’Esu à Kinshasa et la désignation d’une conseillère du gouverneur comme instance chargée de la gestion quotidienne des affaires concernant l’Esu dans l’espace sous occupation. ACP/