Kinshasa, 29 juillet 2024 (ACP).- Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a insisté dans un communiqué samedi sur l’importance des « sanctions ciblées supplémentaire » contre le Rwanda, en réaction à celles des États-Unis et du Conseil de l’Union européenne (UE) qui défraient la chronique mais ne s’arrêtent qu’ « aux individus et entités impliqués dans l’instabilité » imposée dans l’Est congolais. Par le biais de Patrick Muyaya, son porte-parole, l’Exécutif congolais a, sans détours, fait savoir qu’en lieu et place de cette litanie de mesures, la communauté internationale ferait œuvre utile en optant pour « des sanctions ciblées supplémentaires contre les dirigeants du Rwanda ». Des hautes personnalités rwandaises tant militaires que civiles, sont « des hommes par qui des crimes s’accumulent dans la région », a indiqué un ancien ambassadeur abordé par l’ACP.
Cibler plutôt Kigali
En sanctionnant sans ambages le dictateur de Kigali, les « maîtres du monde » feraient œuvre utile face au pays de Lumumba pour « mettre un terme aux violations graves du droit international qui perdurent dans un contexte de tolérance internationale et d’impunité », a tranché le gouvernement congolais. S’arrêter aux seuls responsables des « nébuleuses » que sont le M23 et l’Alliance Fleuve Congo de l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ne conduira jamais à une paix durable dans les Grands Lacs, a encore expliqué le diplomate congolais qui a requis l’anonymat.
Le Président Félix Tshisekedi dans ses déclarations en Belgique, tout comme en France, « a toujours traité ces mouvements assujettis au Rwanda, de coquilles vides », a-t-il renchéri, taxant Kagame de « protégé de la communauté internationale ». Cette hypocrisie de la communauté internationale cache mal la volonté de ne jamais condamner l’agresseur rwandais pour des raisons non avouables.
Un diplomate congolais en a voulu pour « preuve éloquente », la dernière présidentielle organisée au pays de Mille collines et qui s’est soldée par une victoire de l’époque soviétique, sans une moindre leçon prodiguée par la Communauté internationale. Lorsqu’il s’agit d’autres pays, comme la RDC, les puissances rivalisent de prises de position, allant jusqu’à l’ingérence dans les affaires intérieures du pays.
«La reconnaissance par cette communauté d’une «agression avérée» d’un État souverain, la RDC, par son voisin, le Rwanda, doit nécessairement imposer des sanctions conformes aux instruments juridiques du droit international », a-t-il conclu. Une paix durable n’est possible que si le Rwanda ne bénéficie plus du soutien de certaines puissances. « La faiblesse de la RDC ne sera pas éternelle », avertissait le populaire pasteur Ekofo de l’Eglise du Christ au Congo, dans une prédication qui lui avait valu l’exil sous le régime de l’ancien Président Joseph Kabila.
A ce jour, les Forces armées de la RDC (FARDC) se réorganisent et leur montée en puissance est reconnue par tous. Il n’est donc pas exclu que dans les tout prochains jours, le rapport des forces change en faveur de la RDC.
ACP/