Kinshasa 12 mai 2024 (ACP).- Le secrétaire général de l’ONU a sollicité un cessez-le-feu urgent et des efforts internationaux coordonnés en faveur d’un processus politique qui peut sortir le Soudan de la guerre qui se poursuit, a appris dimanche l’ACP des medias internationaux.
«Il n’y a pas de solution militaire au conflit. Il faut un cessez-le-feu urgent et des efforts internationaux coordonnés en faveur d’un processus politique qui peut sortir le pays de cette crise», a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU.
De son côté, la coordinatrice pour le Soudan du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), Clémentine Nkweta-Salami a fait état dans la nuit de samedi 11 mai à dimanche 12 mai, de tirs à l’arme lourde à El-Fasher, dans l’ouest du pays.
« L’usage d’armes lourdes et des attaques dans des zones densément peuplées dans le centre et les alentours d’El-Fasher font de nombreuses victimes », a déclaré Clémentine Nkweta- Salami, coordinatrice pour le Soudan du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
« Des civils blessés sont transportés d’urgence à l’hôpital d’El-Fasher », a-t-elle précisé, ajoutant que des « civils qui tentent de fuir sont pris au piège dans d’intenses combats ».
«Ces violences menacent la vie de plus de 800.000 personnes vivant dans cette ville», a-t-elle rappelé.
Une paix précaire négociée entre des groupes armés locaux et les FSR
Les habitants d’El-Fasher, chef-lieu de l’Etat du Darfour-Nord, à environ 400 kilomètres à l’est d’El-Geneina, et seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des FSR, redoutent un scénario similaire. Leur ville, où vivent 1,5 million de personnes, dont 800.000 déplacés, d’après l’ONU, a jusque-là, été relativement épargnée grâce à une paix précaire négociée entre des groupes armés locaux et les FSR.
Mais le mois dernier, les deux principaux groupes armés ont abandonné leur neutralité pour combattre aux côtés de l’armée et les paramilitaires du FSR ont en réplique entouré la ville. L’armée comme les paramilitaires ont été accusés de bombardements aveugles sur des zones civiles et d’obstruction au passage de l’aide humanitaire, les FSR étant spécifiquement accusés de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité.
Depuis plus d’un an, le Soudan est en proie à une guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohammed Hamdan Daglo, connu sous le surnom d’Hemetti. La guerre a fait des dizaines de milliers de morts. A El-Geneina, capitale du Darfour-Ouest, 10.000 à 15.000 personnes ont été tuées, selon l’ONU.
Dans un rapport publié jeudi, l’ONG Human Rights Watch a affirmé que la série d’attaques menées par les forces paramilitaires soudanaises dans la région occidentale du Darfour faisait planer le risque d’un « génocide » commis contre des communautés ethniques non arabes. ACP/KHM